11/01/2025

Le premier avion allemand abattu en 1914



En parcourant les journaux de marche du 25ème régiment de chasseurs à pied on trouve des informations qui nous éclairent sur les événements malgré quelques incohérences avec d’autres témoignages. 
Le 14 août 1914, alors que l’armée française est encore présente autour du village, la 5ème compagnie du 25ème régiment de chasseurs à pied commandée par le Capitaine Paquin part en reconnaissance pour Pagny Sur Moselle depuis le secteur de Xammes. 
L’état major du régiment y est stationné et plusieurs compagnies sont envoyées en avant postes aux fermes de Tautecourt et de Souleuvre, pour surveiller la route de Prény et à la ferme Mont Plaisir pour surveiller la vallée du Rupt de Mad. 
Vers 7 heures du matin, un biplan allemand survole le petit groupe de soldats à quelques centaines de mètres d’altitude. Aussitôt les chasseurs font feu sur l’avion et touchent le réservoir l’obligeant à atterrir dans un pré entre le canal et la Moselle au niveau de Vandières. 
Les deux officiers aviateurs sont fait prisonniers et conduits à Pont à Mousson. 
L’avion pourrait être un Albatros B1, biplan biplace de reconnaissance développé en 1913 mais vite retiré du front car trop vulnérable ou un Aviatik B1 possédant les mêmes caractéristiques que l’albatros. 

Un article paru dans le journal l’auto du 26 janvier 1921  place l’avion abattu à Vandières en première position des avions abattus.

Un deuxième avion aurait été abattu le lendemain au dessus de Pagny sur Moselle mais il est difficile de trouver des témoignages précis et cela pourrait être le même événement. 

La présence de l’avion entre les lignes françaises et allemandes est confirmée par le témoignage de Victor Boudon dans son livre “Avec Charles Péguy de la Lorraine à la Marne”
Le lieutenant Charles Péguy commandant en second du 5ème bataillon de la 19ème compagnie du 276ème régiment d’infanterie est cantonné dans l’ancienne abbaye Sainte Marie de Vilcey sur Trey transformée en ferme. 
Il y restera du 18 au 23 août 1914 avant d’aller cantonner à Pont à Mousson. 
“Le 21, suivant les ordres reçus la veille, une patrouille de reconnaissance doit être poussée jusqu'à la frontière. C'est Péguy qui en prend le commandement ; elle se compose d'une dizaine de sous-officiers et hommes volontaires et part dans la direction de Pagny-sur- Moselle. Par le poste des « Quatre-Chemins », elle gagne la cote 327, hauteur qui, au Nord de Vandières, surplombe la belle vallée où coule la Moselle. De cette hauteur on jouit d'un magnifique panorama sur Pagny-sur-Moselle, Prény, Vandières, et de l'autre côté de la Moselle, Vittonville et Champey qu'occupent les Allemands et la fameuse cote 393 d'où ils dominent toute la région et sur laquelle sont placés des canons. Dans une vaste prairie, à quelques cents mètres, et dans nos lignes, gît un aéro allemand qu'il est impossible d'approcher sans essuyer le feu des Boches dissimulés à peu de distance derrière la rivière. Cet aéro, descendu quelques jours plus tôt par les chasseurs à pied, était monté par un commandant et un lieutenant qui tentèrent en vain de s'enfuir : l'un fut tué et l'autre blessé, évacué sur l'hôpital de Pont-à-Mousson.
Cette reconnaissance procure à Péguy de précieux renseignements sur les positions ennemies, et lui démontre la nécessité de faire occuper le sommet de la cote 327, ce qu'il exécute le soir même. Un sergent et 10 hommes y sont envoyés en petit poste, et cette heureuse décision a pour principal effet, en rassurant les habitants de Vandières restés dans la petite ville, d'arrêter les quotidiennes incursions des uhlans.”
Charles Péguy 1873-1914

Déplacements du bataillon de Charles Péguy








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