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Caserne des douanes à Chambley |
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Caserne des douanes à Chambley |
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Rue Magot - Ferme Brouant la plus haute à gauche |
Qui était Émile Ernest Mathis ?
Il a certainement été le garçon le plus haï des habitants de Vandières pendant plusieurs mois voire plusieurs années.
Il est né le 25 juin 1894 au domicile de ses parents, rue du cheval blanc à Nancy.
Son père, Charles est un petit malfaiteur, voleur, trafiquant et braconnier.
Il est connu des services de police depuis plusieurs années quand lui est retiré l’autorité parentale sur ses 7 enfants. C’est malheureusement trop tard car ses trois fils aînés, Charles, Jules François et Alexandre Léon, ont déjà suivi ses pas. Charles Mathis fils, 37 ans, titulaire de 26 condamnations finira par tuer un militaire polonais attablé à une terrasse de la rue Lafayette à Nancy.
Charles Mathis père mourut seul en 1911, âgé de 52 ans, à Nancy à son domicile rue de la hache.
Sa mère, femme au foyer gère difficilement le quotidien de cette famille et abuse de l’alcool. Elle séjourne régulièrement en prison.
Elle ne sait pas grand choses de la vie d’Emile quand elle est interrogée à ce propos en 1912.
Elle meurt à Nancy en 1938 à l’âge de 80 ans.
Les journaux de l’époque relatent régulièrement les forfaits de la famille Mathis.
Émile est placé dès l’âge de deux ans dans différentes familles mais c’est à l’âge de 17 ans que son parcours chaotique le mène à Vandières.
Il est placé comme garçon de ferme chez Jules Édouard Brouant, rue Magot (actuelle rue Saint Jean) en novembre 1911.
Jules Édouard et sa femme Marie Blaisine Appoline Thiery logent leurs domestiques et Thérèse Rouyer, âgée de 80 ans. Thérèse, veuve de Pierre Thiéry depuis 1900, est la mère de Marie Blaisine Appoline.
Le 11 janvier 1912, profitant de l’absence du couple Brouant en visite à Bezaumont, Émile Mathis vide plusieurs bouteilles de vin. Il lui vient alors l’idée de voler de l’argent dans le coffre fort de son employeur. Il déplace le coffre de la maison vers la grange et essaye de l’ouvrir à coups de hache. Malheureusement pour lui le coffre résiste et il n’arrive qu’à extraire que quelques pièces d’or pour un montant de 500 francs.
Il est surpris par madame Thiéry attirée par le bruit et la frappe à plusieurs reprises la tuant à coups de talons dans la tête.
Il s’enfuit très rapidement vers Pont-à-Mousson en suivant les vignes mais est remarqué par plusieurs habitants de Vandières.
Le corps est trouvé par madame Constance Honnorat, voisine des Brouant et l’alerte est vite donnée.
Émile est finalement arrêté à Pont-à-Mousson alors qu’il essayait d’acheter des habits au magasin Au bon diable, situé sur la place Duroc.
Il est placé en prison en attendant l’avancée de l’enquête après qu’il ait reconnu les faits. Il est extrait de la prison le lendemain du meurtre pour être amené à Vandières. Le juge Renaudin lui demande de réitérer ses gestes et lui pose de nombreuses questions. l'enquête se poursuit avec l'audition des temoins.
Le 5 juin 1912 commence son procès à Nancy. Après avoir écouté l’accusé et les témoins, le président écoute le réquisitoire de l’avocat général et la plaidoirie de Maître Jacob, avocat de la défense .
Après 25 minutes de délibération, Émile Mathis est reconnu coupable mais étant mineur et ayant agit sans discernement il est envoyé à la colonie correctionnelle d’Eysses dans le Lot et Garonne.
Il n'en sort que pour effectuer son service militaire au 146ème régiment d’infanterie, caserne Maréchal Ney à Toul. Il s’y trouve toujours quand est décrété la mobilisation générale le 2 août 1914.
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146ème RI à Toul en 1914 |
Il prends part aux combats des Flandres, de l’Artois et de Champagne.
Une seconde bataille de Champagne est décidée par Joffre avec l’espoir de relancer la guerre de mouvement.
Après plusieurs jours de tirs d’artillerie, l’attaque commence le 25 septembre 1915 à 9h15.
Émile Ernest Mathis est tué a l’ennemi lors de l’attaque pour la reprise du bois de la demi lune. Il est alors sergent à la 7ème compagnie. Le régiment perds ce jour là 25 officiers et 528 hommes tués, blessés ou disparus.
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Ferme de Maisons en Champagne pendant et après la guerre |
Il est déclaré mort pour la France le 25 septembre 1915 à 16 heures à Maisons de Champagne par acte du 16 octobre 1915 fait à Dommartin-sur-Yonne (Marne) par l’officier d'état civil d’après les déclarations du caporal Auguste Coton et du soldat Léon Simoneau de la 7ème compagnie.
C’est peut-être la seule fois dans sa courte vie où il a réussi à s’intégrer à un système social et à gravir des échelons lui permettant d’être nommé sergent.
Les habitants de Vandières n’ont certainement jamais su que celui qui a été le tueur de leur village avait donné sa vie pour libérer le sol français de l’occupant et leur permettre de retrouver leur liberté.
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Cimetière provisoire du Ravin de Marson où Emile Mathis a dù être enterré |
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Place Fabvier occupation 14-18 Batiment à gauche boucherie Chardebas |
L’est républicain du 19 mai 1890.
Vandières.
La nuit dernière, des malfaiteurs se sont introduits dans la cave de Monsieur D, marchand de vin près de la halte du chemin de fer, en forçant la porte. Ils ont dérobé du vin et des liqueurs. Après cette exploit, ils se sont rendus chez un autre marchand de vin, et on pénétré dans la cave en procédant de la même manière. On ne sait pas encore exactement ce qu’ils ont emporté.
Ensuite, ils se sont dirigés vers la halte. Là, ils ont cassé un carreau, puis, pénétrant dans la salle des billets, ils cherchaient la caisse, mais la distributrice avait eu soin de l’emporter dans son appartement.
Furieux de leur déconvenue, il se retirèrent, non s’en chercher à causer des dégâts de plus, il fermèrent le disque avancé de la halte, en manœuvrant le levier, ce qui fit arrêter le premier train de marchandises.
Plainte ont été portés à la gendarmerie de Pagny sur Moselle. Le brigadier s’est rendu ce matin sur les lieux pour procéder à l’enquête. Espérons que les coupables ne tarderont pas à être livrés à la justice.
Reymond Mardoni, 40 ans, sans domicile fixe, a été arrêté à Vandières par le commissaire de police de Pagny sur Moselle, au moment où il descendait du train. C’est individu, qui fait infraction à un arrêté d’expulsion, et fortement soupçonné d’être un espion à la solde de l’étranger.
Une instruction a été ouverte contre lui et des renseignements suspects ont été recueillis. Malheureusement, devant le mutisme du prévenu qui s’est absolument refusé à faire des aveux, il a été impossible d’établir à son encontre le moindre Fait précis, et il compare seulement pour infraction à expulsion.
L’est républicain du 18 septembre 1898.
Reymond Mardoni, 40 ans, cuisinier, sans-domicile-fixe, est d’origine étrangère.
Il fait infraction à un arrêt l’expulsion.
C’est un habitué des maisons d’arrêt. Il fut même arrêté le 22 juin dernier, à Vandières, sous l’inculpation d’espionnage, mais on ne pu relever contre lui aucune charge suffisante et il fut simplement reconduire la frontière.
Son nom est maintes fois cité dans un ouvrage imprimé en Suisse et qui traite de l’espionnage en France. Mardoni est sujet autrichien. Six mois de prison.
Escroquerie.
Nicolas Linden, 55 ans, meunier au moulin de la thuile, commune de Vandières, avait été chargé de moudre des sacs de blé, qu’il allait lui-même chercher chez les cultivateurs de Prény, Pagny, Villers, Vandières, Etc.
L'est républicain est plus précis sur les circonstances de l'accident.
L’est républicain du vendredi 30 janvier 1914.
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Le café Cuny aujourdhui |
Le lorrain du 16 juin 1906
La croix de Lorraine du 4 août 1895.
Vandières .Un violent orage a eclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Vandières et aux environs.
La foudre est tombée sur le clocher et a rompu les attaches de la cloche principale, qui est tombée sur les deux autres en faisant un bruit effroyable.
Il n'y a pas eu, heureusement, d'autre accident.
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Jules Gabriel COMPAYRÉ (1843-1913) |
Le 3 juin, l'est républicain nous informe qu'une fraude a été découverte:
Vendredi 17 juillet, pendant un violent orage, une véritable trombes d’eau qui n’a pas duré moins de trois heures, s’est abattue sur Vandières et les environs. Le village a été complètement inondé, les eaux ont envahi les caves de l’école et de plusieurs maisons du quartier.
Les orges, les avoine et les pommes de terre ont beaucoup souffert. Les terres du vignoble ont été entraînées avec les pieds de vigne.
Des murs ont été renversés.
Les dégâts sont évalué à 70 000 fr. environ pour la commune de Vandières et à 50 000 fr. pour celle de Villers sous Prény.
Francois Durand à coté de sa maison rue Saint Jean |
"Au mois de décembre dernier, M. Blaise, propriétaire de vignobles à Vandières confiât a M. Janot, garde champêtre de cette commune, 22 mesures de vin pour le loger dans un foudre, la place lui faisant défaut.
Lorsque ces jours derniers, il voulut prendre livraison de son vin, il š'aperçut qu'il manquait environ 12 mesures sur les 22 qui avaient été emmagasinées dans la cave de M. Janot.
Récriminations de la part de M. Blaise. M. Janot jura ses grands dieux qu'il ignorait comment le vide š'était fait.Cependant, lorsque la gendarmerie l'interrogeat, il se troubla, et pressé de questions, il finit par avouer qu'il en avait soutiré quelques mesures pour boire, qu'il s'offrit du reste à rembourser à M. Blaise. Procès verbal a été néamoins dressé."
François Pierre Janot, né en 1856 à Vandières, habite avec sa mère veuve depuis 10 ans, rue Saint Pierre et Raugraff au moment de son méfait.
Il est jugé au tribunal correctionnel de Nancy le 12 aout 1897.
"L'accusé, François Pierre Janot agé de 41 ans, fut jadis garde champêtre à Vandières. Sa conduite lui mérita d'être révoqué. Il y a quelques temps, Janot reçut en dépôt de M. Blaise, une certaine quantité de vin. Notre ex garde ne se priva pas d'en boire et même d'en vendre, jusqu'au jour le propriétaire š'aperçu de cette singulière disparition façon d'agir et porta plainte.
Deux mois de prison avec sursis."
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Gare et café de la marine (à droite de la gare) |
L'espérance, courrier de Nancy du 28 aout 1883.
Samedi soir, vers 10 heures, un violent incendie s’est déclaré dans la maison d’habitation de Monsieur Méon, cultivateur. Le feu a pris naissance dans le séchoir à houblon . On suppose alors que la Touraille surchauffée à communiquer le feu dans les greniers. Les pompiers de Vandières, ceux de plusieurs localité, voisines, arrivèrent bientôt sur le lieu du sinistre. Malgré la promptitudes des secours, la maison, tout entière de vin bientôt, la proie des flammes, étant donné que les fourrage contenues dans les greniers, fournissez un aliment facile au fléau destructeur. Le feu gagna bientôt, la maison voisine, appartenant à Monsieur Rouyer. Il fallu songer à faire la part du feu. Les deux maisons Méon et Rouyer sont complètement détruites. Les dégâts sont importants et difficile à évaluer. Monsieur Rouyer, seul et assuré. Ce dernier est actuellement aux manœuvres qu’exécute le 20ème corps, où il a accompli une période de 28 jours.
À propos de l’incendie de Vandières