M. Louis Marin préside une émouvante cérémonie à Bayonville.
L’inauguration du monument élevé à la mémoire de M. l’abbé Mamias et des cinq habitants de Vandières et de Villers-sous-Prény que les Allemands fusillèrent en 1914.
Aujourd’hui 12 octobre a eu lieu, à Bayonville, sous la présidence de M. Louis Marin, ancien ministre, député de Nancy, l’inauguration d’un monument élevé à la mémoire des six victimes civiles de Vandières et Villers-sous-Prény, sauvagement fusillées et massacrées par les Allemands le 29 septembre 1914, sur la route de Bayonville à Arnaville.
Un temps gris et une pluie line et persistante semblaient s’être mis à l’unisson des cœurs étreints d’une douloureuse émotion à l’évocation du drame atroce qui se déroula, il y a seize ans, dans cette riante et paisible vallée du Rapt de Mad, sous un boqueteau de peupliers, formaient une auréole de gloire à la simple stèle.
La cérémonie religieuse.
A 10 heures, dans l’église bondée de fidèles, M. l’abbé Georgin, parent de M. l’abbé Mamias, curé de Vandières, qui fut une des victimes de cette criminelle tragédie, célébra une messe de Requiem.
II était assisté de M. le chanoine Sêgault, aumônier de la Visitation, ancien professeur au petit séminaire de
Pont-a-Mousson, et collègue de l’abbé Mamias, et du Révérend père Jacques, missionnaire en Indo-Chine.
Aux premiers rangs de l’assistance, nous avons noté la présence de MM. Louis Marin ; Lemoine, maire de
Bayonville, entouré de son conseil municipal ; Quenette, maire de Vandières, et les conseillers de cette commune ; Grandcolas, conseiller d’arrondissement du canton de Thiaucourt : Lanno, conseiller d’arrondissement, du canton de Pont-à-Mousson ; Moitrier, ancien maire de Bayonville pendant la guerre ; Léquy, maire de Bouillonville, et Heymonnet, adjoint au maire de Villers-sous-Prény.
Cérémonie profondément émouvante dans sa simplicité ; la messe se déroula au milieu de l’émotion générale, accentuée par la beauté des chants liturgiques, qu’exécuta à plusieurs, voix la chorale des jeunes filles, de Bayonville, sous la direction de M. l'abbé Noblemaire, curé de la paroisse, grand mutilé de guerre.
Le sermon
Le sermon fut prononcé par M. le chanoine Ségault. Avec, une émotion que partageaient tous ceux qui, dans la petite église, étaient venus prier pour les martyrs de la tragique journée de septembre 1914, M. l'abbé Ségault retraça le calvaire des six malheureuses victimes.
Le 29 septembre 1915, sur la route d’Arnaville à Bayonville, s’avançait une charrette paysanne, escortée de soldats allemands. Sur cette charrette se trouvaient six hommes : l’abbé Mamias, curé de Vandières, deux hommes d’âge mûr, M. Durand et M. Fayon ; trois jeunes gens, dont l’un avait à peine quinze ans.
Arrivés la veille au soir, ils avaient passé la nuit dans une salle de patronage à Pagny-sur-Moselle.
Que se passa-t-il pendant cette nuit ? Nul ne le sait. Ce qui est certain, c’est que les prisonniers ne furent pas traduits devant un conseil de guerre.
Nuit sinistre, interminable, où les captifs ne pouvaient dormir, mais voyaient passer dans les ombres, glissant sur les murs... des visions d’épouvante ! Pourtant à ces malheureux la providence avait ménagé une consolation et un réconfort dans la présence d’un prêtre. Nous savons que l’abbé Mamias demanda un banc pour ses compagnons et que lui-même se promena de long en large, en égrenant son chapelet. Nous pouvons supposer que, pendant les longues heures d'insomnie, le prêtre sut tirer de son cœur des paroles assez tendres et assez fortes pour encourager ses compagnons, les préparer aux pires extrémités, et faire descendre en eux le pardon divin qui ouvre le ciel.
Ils pouvaient donc être prêts à toute épreuve. De fait, en traversant Arnaville, à cette question qui lui était posée : « Où allez vous donc ? ». l’abbé Mamies répondit, en levant les mains au ciel « Dieu seul le sait ! »
Calme et recueilli, le prêtre priait avec son bréviaire, comme il l’eût fait dans sa stalle à l'église.
A quelque distance d’Arnaville, la voiture s’arrêta. Les prisonniers durent faire à pied quelques centaines
de mètres. Personne sur ta route ni dans les environs, car les allemands avaient écarté tout témoin. Tout à coup, ils se trouvèrent en présence d’un détachement en armes. A cette vue, ils comprirent que c’était la mort sous les balles.
Les enfants, qui n’avaient pas vingt ans, se débattirent contre le sort cruel et tentèrent de fuir. Empoignés et garrottés, ils n’eurent plus que leurs cris perçants pour exprimer leur douleur. Et si les échos de vos collines ne redisent plus cette plainte, soyez sûrs que dans la mémoire des bourreaux, ce cri retentit toujours, tandis qu’apparaissent les faces convulsées de ces enfants et leurs jeunes corps étendus dans une mare de sang.
Que se passa-t-il encore ! Nous ne le savons pas. Sans doute le prêtre donna une dernière absolution, embrassa ses compagnons, et offrit le sacrifice de sa vie pour sa paroisse et pour la France. Alla-t-il plus loin ? Protesta-t-il de l’innocence de ses compagnons et, en faisant appel à la justice divine, donna-t-il à ces officiers allemands un solennel avertissement ?
C’est possible, peut-être même est-ce probable, car l’abbé Mamias tomba le premier et fut achevé à coups de crosse et à coups de pied. Quand on déterra les cadavres, ont trouva son crâne fracassé et ses membres brisés, tandis que les corps de ses compagnons étaient intacts.
Les soldats creusèrent une fosse pour enfouir ces cadavres. Surpris par le passage d’une troupe d'artillerie, ils se cachèrent, honteux de leur travail. Restés seuls, ils achevèrent leur sinistre besogne.
Pendant quatre ans, la terre qui recouvrait ces morts garda son secret. Mais des images pieuses échappées du bréviaire de M. Mamias et tachées de sang, le témoignage d’un jeune homme qui, caché dans un arbre, avait suivi de loin, ce drame sanglant, les aveux d’officiers allemands, attristés et indignés de ce massacre inutile, vinrent porter jusqu’en France et jusqu’aux extrémités du monde la nouvelle de ce forfait allemand.
Crime deux fois sacrilège qui osait fusiller un prêtre et piétiner son front et ses mains consacrées par l’onction sainte !
Faut il accuser de ce crime le major Von Kayser, qui, un mois auparavant, faisait déjà fusiller, à Jarny un prêtre d’une haute intelligence et d’une magnifique culture littéraire et scientifique, l’abbé Vouaux, agrégé de l’université et professeur de rhétorique au collège de la Malgrange ? Faut il l’imputer au grand état-major allemand, qui avait donné l’ordre de terroriser les populations et de rendre la guerre plus violente, afin qu’elle fut plus courte ? Peu importe. Ce crime pèse sur toute l’Allemagne et, si les coupables ont pu échapper à la justice humaine et se dérober aux sanctions prévues par le traité de Versailles, il n’échapperont pas à la justice divine. Dieu qui a vengé Abel saura venger nos martyrs.
M. le chanoine Ségault montre ensuite quelle grande leçon nous ont donnée ces héros avant de mourir. Leçon de courage, d’union et de foi chrétienne. « Nous nous souviendrons de cette histoire, dit-il encore, et nous profiterons de ces nobles exemples. Nous continuerons le patriotisme de ces Français et les vertus de ces Lorrains.
Après ce sermon qui a touché aux larmes tous les assistants, M. le chanoines Ségault donne l’absoute.
A midi, un déjeuner fut servi, sous la présidence de M. Louis Marin, au café du Château.
Un cortège se forma ensuite devant la mairie, pour se rendre jusqu’au monument, situé a quinze cents mètre environ de Bayonville, sur la route d’Arnaville.
En plus des personnalités déjà citées notons encore la présence de M. le conseiller de préfecture Gourguechon, représentant M. Magie, préfet de Meurthe-et-Moselle, le commandant Durand, représentant le Souvenir Français. M. Humbert, maire d’Arnaville, M. l’abbé Munier, curé de Vandières, une importante délégation des Jeunesse Patriotes de Norroy et des commune environnantes entourant M. de Pomméry, secrétaire général des J.P., ainsi que des délégations d’anciens combattants de Pagny-sur-Moselle, Vandières, Villers-sous-Prény,Bayonville et Arnaville.
A travers les rues de la commune qui avaient reçu une délicate décoration de drapeaux et de verdure, le cortège se mit en marche ayant à sa tête la compagnie des sapeurs-pompier, sous la direction du sous-lieutenant M. Boucher.
Lorsque les personnalités officielles arrivèrent devant le monument, un foule imposante venue de tous les villages voisins s’était déjà rassemblée autour de la stèle qui se dresse émouvante dans sa simplicité portent cette inscription :
A la mémoire des habitants de Vandières et de Villers-sous-Prény, massacrés ici par les allemands le 29 septembre 1916.
Passant, souviens-toi et médite.
Là, sous la pluie qui tombe lourde, sous un ciel bas et gris d’automne les divers orateurs vont rappeler en termes émus la mémoire des six victimes de la barbarie allemande :
MM. l’abbé Mamias, 48 ans, curé de Vandières ; François Durand, 59 ans; Henri Fayon, 64 ans ; Poussardin Eugène, 20 ans ; Péquillat Marcel, 19 ans, tous les cinq de Vandières, et Dozard Georges, 15 ans, de Villers sous-Prény.
Une Lettre De MGR Jérôme
M. l’abbé Noblemaire bénit le monument et donne lecture d’une lettre de Mgr Jérôme, vicaire capitulaire de
Nancy, qui écrit notamment :
C’est une sainte pensée, que tous ont eue d’élever à ces glorieux morts le monument que vous allez bénir. Je les félicite. Ce monument rappellera des jours douloureux, mais aussi il évoquera en la personne du cher curé d e Vandières, qui fut si cruellement et si odieusement frappé, là, entre Bayonville et Arnaville, à la tête de ses paroissiens, la figure du bon Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis et avec ses brebis.
J’ai voulu relire les pages si émouvantes que lui consacre notre livre d’or. J'ai voulu, un instant, revivre avec vous ces heures angoissantes des mois d’août et septembre 1914, et gravir à nouveau à la suite du cher
curé, le calvaire qui devait le mener à la dernière immolation, au suprême sacrifice. Ce fut le sacrifice, ce fut
l’immolation du bon pasteur. Bon pasteur, certes, il l’avait été toute sa vie, il le fut surtout, il le fut jusqu’à l’effusion du sang, en ces jours douloureux, partageant les souffrances de ses paroissiens, multipliant les démarches qui pouvaient adoucir leur sort ou écarter les dangers qui les menaçaient, les défendant contre les vexations d’un ennemi pour qui la guerre justifiait toutes les rigueurs et les pires cruautés. Et comment n’être pas ému jusqu’aux larmes à la lecture des dispositions dernières que quelques jours avant sa mort, sous le regard de Dieu, il consignait dans son journal. Le 11 août 1914, à 1’approche des premières menaces, il avait écrit : « Seigneur, s’il faut être victime et si vous me jugez digne de tant d'honneur, je fais
volontiers le sacrifice de ma vie pour ma chère patrie. C’était le calvaire qui commençait. Il se continua au cours des semaines qui suivirent. Le danger s’aggravait chaque jour. Le bon curé ne se faisait plus guère d’illusion, et, généreusement, il renouvelait son sacrifice : « Sainte Vierge Marie, écrivait-il encore, recevez
votre prêtre qui vous supplie humblement de lui venir, en aide; bénissez mes paroissiens pour lesquels j’offre
mes souffrances, ma dernière agonie et ma mort. Le mois de septembre se passe dans l’attente. Le 29, l’immolation était consommée, et vraiment, dans toute la réalité de l’expression, le bon pasteur avait donné sa vie pour son troupeau, et dans des circonstances telles que la seule lecture du récit qui nous retrace ce douloureux martyre fait encore passer dans nos âmes je ne sais quel frémissement d’indignation et d'horreur.
Oh ! oui. monsieur le curé, une fois encore je remercié avec vous les paroissiens de Vandières et de Bayon-
ville, d'avoir voulu, par ce monument que leur piété émue élève à la mémoire de ces glorieuses et saintes victimes, rappeler aux générations futures le souvenir de ces jours tragiques, que nous, qui les avons vécus, qui les avons soufferts, ne saurions oublier.
Certes, ce n’est pas un sentiment de haine qui anime nos cœurs, en ce moment. Nous pardonnons, comme
Jésus pardonnait sur la Croix ; nous pardonnons, comme pardonnait notre cher abbé Mamias à ceux qui se faisaient ses bourreaux et les bourreaux de ses paroissiens. Nous pardonnons, mais nous ne pouvons pas ne pas nous souvenir. Et nous devons à la mémoire de nos chers morts, à la mémoire des ouailles, à la mémoire tout particulièrement du pasteur. L’hommage de notre affection, de notre reconnaissance, de notre prière. Belle, très belle et très bien remplie avait été la trop courte vie de M. l’abbé Mamias.
Plus admirable fut sa mort, mort affreuse, mais si chrétiennement acceptée si sacerdotalement offerte pour sa paroisse et pour la France.
Il y a seize ans, le 29 septembre 1914, se déroulait ici une des plus horribles tragédies de la grande guerre.
Six personnes, cinq habitant Vandières, un enfant de Villers-Prény, étaient massacrés sans jugement, par les allemands. Cet endroit un peu sauvage, un peu caché étant bien choisi par les boches pour assassiner ces malheureux. car ce fût un véritable assassinat, qui fut commis sur des êtres innocents et sans défense. Ils ont essayé de les faire disparaître après les avoir horriblement mutilés, et ces martyrs ont eu une agonie effrayante.
Malgré leurs précautions, quelques témoins ont assisté à ce drame. Quelques jeunes gens de Bayonville qui
cueillaient des fruits ont entendu, derrière ces saules, les cris des jeunes gens (trois n’avaient pas 20 ans) demandant grâce, implorant la pitié de leur bourreaux, mais ce fut en vain. On chercherait en vain un motif même futile qui put expliquer cet horrible forfait.
L’abbé Mamias, prêtre de haute valeur, ne pouvait que gêner par sa présence, par sa franchise, l’exaction, les vols que les officiers allemands s'apprêtaient à commettre dans le village de Vandières.
Fayon, Durand, propriétaires bien tranquilles, vivaient la vie laborieuse et calme de nos villages et ne pouvaient être aucune menace pour l’armée ennemie. Que dire des malheureux enfants Poussardin, Péquillat, pupilles de l’Assistance publique, ne connaissant pas les douceurs de la vie de famille et pourtant heureux de vivre, car à 20 ans, la vie paraît belle. Dozart, âgé de 15 ans, entrant à peine dans la vie et déjà appelé à tomber victime de la barbarie allemande. Cela paraît tellement hors de nature que l'on se serait cru reporté à 1500 ans en arrière, alors que les Huns envahissaient notre pays, brûlant les villages et massacrant sans pitié les habitants La même horde inique, venue de moins loin, mais aussi du Levant, a envahi notre France, voulant l’exterminer et la vaincre par la terreur.
Le reitre allemand Von Kayser, qui a ordonne ce lâche assassinat et le massacre de Jarny, véritable descendant d’Attila, croyait sans doute faire trembler les habitants de nos pauvres villages envahis. Mais il ne connaissait guère le courage indomptable des Lorrains, peuple prédestiné, qui a subi de tout temps l'assaut des invasions barbares. Sous le joug allemand et la terreur, ils ont peut-être courbé le front mais ils gardaient au cœur l'espérance de la victoire. Ils ont accepté la tristesse de l’occupation, les souffrances, la déportation même, avec toujours le même foi vive dans la destinée du pays. Bayonville sans doute a frémi d’inquiétude et pleuré amèrement quand de malheureuses petites victimes civiles sont venues s’ajouter à celles dont nous honorons aujourd'hui la mémoire, mais son attitude et son courage ont été dignes devant l’ennemi. Cette grande vertu de confiance et de courage nous est toujours nécessaire, alors que le vent d’est nous apporte parfois le cliquetis alarmant des casques d’acier. Souvenons-nous toujours de nos chers disparus, gardons leur exemple et soyons persuadés que leur sacrifice n’a pas été inutile, car il nous a délivré du joug des barbares. »
M. Quenette, maire de Vandières, apporte à son tour son hommage et celui des habitants de sa commune à la mémoire de leurs malheureux concitoyens tombés victimes de la barbarie allemande.
Il remercie M. Lemoine, maire de Bayonville, à qui est due l’initiative du monument qu’on inaugure aujourd’hui. Il remercie M. Marin qui a bien voulu par sa présence; rehausser l’éclat de cette cérémonie, et affirme que la population de Vandières entretiendra et vénérera le monument, qui lui servira de symbole pour inculquer à ses enfants le culte du souvenir.
M. Moissette s’incline au nom des anciens combattants de Pagny-Vandières devant la souvenir de ceux qui furent d’innocentes victimes.
Puis M. Lanno et M. Grandcolas , conseillers d'arrondissement des cantons de Pont-à-Mousson et de Thiaucourt saluent respectueusement les victimes de l’attentat dont on commémore le douloureux souvenir.
M. le commandant Durand, remplaçant M. le colonel Hareng au nom du Souvenir Français, s'incline devant le monument et affirme que le souvenir des héros tombés là restera vivant dans le cœur de toutes les populations lorraine et française.
Attentivement, on pourrait presque dire religieusement écouté par cette foule qui participé vraiment de toute son âme à la cérémonie, M. Louis Marin montre quel réconfort apportent ces manifestations du souvenir. Les parents et amis des victimes peuvent se dire que quand celles-ci sont tombées c’est à eux qu’allait leur pensée.
L'endroit où ces victimes ont été frappées est désormais sacré. Là où le sang des martyrs a coulé, leur âme revient pour insuffler sa foi aux vivants. Si elle revient, l’âme des martyrs dont on commémore le sacrifice, pourra se dire que leur immolation n’a pas été inutile, qu’elle a servi le pays.
Quand on connaîtra dans le monde entier, car on ne les connaît pas encore, tous ces innombrables massacres qui se sont passés dans les pays envahis, quand on les connaîtra bien, la guerre paraîtra encore plus repoussante.
M. Louis Marin montre quelle gravité représente pour l’avenir, cette démonstration que les traités les plus solennels peuvent être impunément violés.
Si nous voulons que des événements comme ceux-ci ne se reproduisent plus, il faut en entretenir le souvenir dans la mémoire des vivants. Il faut que des monuments comme celui-ci s’élèvent le long des routes pour que, toujours, on se rappelle ceux qui ont vu les choses dans leur horreur et qui en ont souffert.
En Lorraine plus qu’ailleurs, nous devons nous en souvenir. La France peut quelquefois s’endormir, la Lorraine doit veiller, car elle est à juste titre, considérée comme le symbole de la fidélité à la patrie comme elle symbolise si justement la fidélité au souvenir des morts.
M. le conseiller de préfecture Gourguechon, en l’absence de M. le prélat empêché, parle ensuite et dit son
admiration pour les martyrs dont le souvenir doit toujours être présent à notre mémoire, et qui doivent nous servir d’exemple continuel de dévouement à la Patrie.
Cette touchante et triste cérémonie prend fin après que M. Fayon, fils d’une des victimes a adressé ses remerciements émus à tous ceux qui ont permis par leurs efforts, l’érection de ce monument qui entretiendra le culte du souvenir chez tous ceux qui ont survécu à la guerre et dans les générations futures.