25/10/2025

La grande inondation de 1947

 

Nancy gare Saint Georges inondée 

L'éclair de l'est du 5 janvier 1948.

Certains voyageurs se sont ému, à tort, semble-t-il des perturbations apportées dans le trafic 

ferroviaire par les inondations. Quand on sait les magnifiques efforts du personnel de la S.N.C.F., 

après la libération, la rénovation presque complète, des réseaux, le rétablissement rapide des ouvrages 

d’art, on est enclin à ne pas porter trop rapidement de critiques. 

C’est pourquoi nous avons demandé à M, l'inspecteur principal du 3ème arrondissement de vouloir bien 

mettre la question au point à l’intention de nos lecteurs. 


Incidence générale 


Les voies ferrées traversant Nancy ou y trouvant leur origine ont toutes été plus ou moins touchées par la crue. Mais les premiers effets de l’inondation se firent sentir sur le parcours Nancy-Mirecourt, aux environs de Ceintrey, Clérey, puis Pierreville et Xeuilley, par suite de la proximité du Madon. 

Néanmoins, la circulation fut maintenue entre Nancy et Neuves-Maisons d’une part et Vézelise et Mirecourt d'autre part. 

La ligne Paris-Strasbourg, baptisée autrefois ligne P-A. subit, elle aussi, des interruptions. A Frouard, l’eau atteignait 1m50 au-dessus des rails. Le 30 décembre, les voies principales étaient submergées entre Toul et Frouard, à proximité de Fontenoy. 

Sur le parcours Nancy-Metz, les voies étaient coupées sur une longueur de 300 mètres, entre Marbache et Belleville. La gare de Pont- à-Mousson était atteinte également et la voie était interrompue à plusieurs endroits aux environs de Vandières. 

Soulignons enfin des coupures sur les parcours Nancy-Nomeny et Champigneulles - Château-Salins.


A la gare de Nancy-Saint-Georges 


La gare de marchandises de Nancy-Saint-Georges fut évidemment recouverte assez longtemps. Ici, le problème prenait une tournure plus critique, en raison des nombreux wagons de marchandises garés sur les voies, ou en attente de déchargement. Dès le début de la crue, la S.N.C.F. prit ses dispositions pour évacuer son matériel et les marchandises sur Nancy-Ville. L’opération réussit, non sans quelques difficultés. 

Dans l’après-midi du 20 décembre, l’évacuation était réalisée et le trafic des marchandises s’opérait presque normalement a Nancy-Saint-Jean. Mais les voies ont subi des dommages assez conséquents. Elles sont sauvent encombrées par des grumes ou des matériaux divers et à l'heure où nous écrivons ces lignes, la liaison n’est pas encore assurée vers Jarville et Champigneulles. 



Les cheminots à l’ouvrage 


Dès que l’eau se fut retirée, dégageant tes voies, le personnel de la S.N.C.F. se mit à l’ouvrage. Il s'agissait de déblayer le ballast, de le consolider aux endroits dangereux. Il fallait également réparer et vérifier complètement l’installation électrique des appareils de signalisation qui ont subi des dommages fort importants. 

Et la S.N.C.F. peut se vanter d’avoir à la date d’aujourd’hui, rétabli le trafic, dans des conditions à peu près normales. 

Enumérons succinctement les parcours remis en service : 


Ligne Nancy - Paris : Trafic rétabli complètement après avoir emprunte une déviation sur Sarrebourg, Metz et Lérouville.  

Ligne Nancy - Metz : trafic complètement assuré. A subi la même déviation que le précédent. 

Ligne Nancy - Mirecourt . le trafic a été rétabli normalement dès le 30 décembre. 

Les lignes secondaires vers Nomeny et Château-Salins seront remises en service aujourd’hui. 


En terminant, M. l’inspecteur principal a bien voulu nous faire part de la satisfaction qu’il a éprouvée à constater combien le personnel de la S.N.C.F. avait pris sa tâche à coeur. 

Partout, dans toutes les circonstances, gradés et employés ont donné le meilleur d’eux mêmes, parfois au prix de lourds sacrifices. Cette abnégation, cet esprit du devoir nous l’attendions des cheminots ! 

Qu’il soient remerciés. 






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