01/11/2025

Escarmouche au bord de la moselle



Dans le journal de l’abbé Mamias, prêtre de Vandières en date du dimanche 16 août 1914, on peut lire : "Encore une victime ! Un réserviste nommé Bach de Pont à Mousson a été probablement tué dans une reconnaissance près de la Moselle, un autre chasseur à pied aurait été blessé.

À cette date, les allemands n’occupent pas encore le village et ce sont les chasseurs du 26ème bataillon de chasseurs à pied de Pont-à-Mousson qui défendent le secteur.


Le futur abbé Fernand Camille Pinot, né en 1897 à Vandières (Ordonné en 1924), nous donne quelques renseignements supplémentaires : " Voulant se distinguer par un exploit, des chasseurs à pied s'embarquent dans les roseaux de la moselle et canardent les allemands qui viennent faire boire leurs chevaux. La réplique ne se fait pas attendre et un des nôtres fut tué et l'autre blessé.


Dans le journal des marches et opérations du 26ème BCP pour le dimanche 16 août 1914, on peut lire :

Dernier jour de la mobilisation.  

Tué un chasseur, blessé un caporal et un chasseur.

Une patrouille de la 4ème compagnie, envoyée à Vandières sur la Moselle par le Ravin de Trem, a reçu des coups de fusil partis de l’autre rive. Le chasseur BACH a été tué, le caporal LUTZ blessé légèrement, une autre patrouille dans les mêmes conditions a eu un chasseur blessé sans gravité (CHARDIN). 

Cette patrouille a ouvert le feu sur un groupe d’une dizaine d’allemand où se trouvaient deux officiers. L’un d’eux tomba avec trois ou quatre hommes. L’ennemi occupa par ses avant-postes la croupe au sud d’Arnaville, Champey, le bois de la Côte, Bouxières et Longeville les Cheminot.

La position signal de Vittonville, bois de la Côte est fortifié.



Chasseurs du 26ème BCP en aôut 1914

La première victime est le chasseur Jules BACH né le 11/02/1885 à Morsbach (Moselle), mort pour la France le 16/08/1914 sous Vittonville à l’âge de 29 ans. Son corps repose au carré militaire du cimetière de Pont-à-Mousson. 

La seconde victime est le caporal Lucien Joseph LUTZ né le 19 avril 1889 à Pont-à-Mousson.
Il est marié depuis 1912 avec Anna Pauline Godfroid. 
Cette blessure par balle à la cuisse l’éloigne du champ de bataille jusqu’au 17 septembre 1914.
En  janvier 1915,  il attrape la typhoïde alors qu’il est en voir dans la boue des tranchées du bois Bouchot dans le secteur de Verdun. 
En mai 1916, il échappe de peu à la mort lorsqu’un éclat d’obus déchire sa capote alors qu’il est en première ligne en Champagne lui valant une citation.
En septembre 1916, il est blessé par un éclat d’obus lors des combats de la ferme du bois l’abbé près de Bouchavesnes (Somme)
Il passe au 59 BCP en juin 1918. En août 1918, le régiment est installé à Mont-Notre-Dame (Aisne) le long de la voie ferrée Soissons-Reims. 
Il est évacue le 16 août 1918, intoxiqué par les gaz de combats, 4 ans jour pour jour après sa première blessure. 
Après la victoire, il se retire à Gennevilliers puis à Asnières. Il meurt à Evreux (Eure) en 1957. 

La troisième victime est Émile Joseph François CHARDIN né le 19 mai 1893 à Landremont.
Après cette blessure qui lui vaut trois mois de repos, il rejoint le front où il tombe malade en août 1915 alors que le bataillon se trouve dans la Marne. 
Il est blessé une deuxième fois par balle le 16 avril 1916 lors de la défense de Verdun.  
Il reçoit une citation en janvier 1918 pour sa bravoure et ses 31 mois de présence au front. 
Il est déclaré disparu le 30 mars 1918  lors des combats autour d’Aubvillers (Somme). 
Il a été ramassé sur le champ de bataille par les allemands et meurt de ses blessures le 6 avril à Ham (Somme). Son corps repose à la nécropole nationale d’Hattencourt. 










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