01/10/2023

Conflit avec l'abbé Lanoix

" Vandières le 21 juillet 1832. 

Beurotte, capitaine de la gare nationale, chevalier, de la Légion d’honneur, à Vandières.

 à Monsieur le rédacteur du journal de la Meurthe.

Monsieur le rédacteur, 

c’est avec regret que je me vois obligé de recourir à votre estimable journal pour faire connaître la conduite du curé de notre commune.

Mardi dernier, dans la matinée, ma mère, âgé de 72 ans, et ma sœur, sur le point d’accoucher se présentent à l’église pour se confesser, avec des sentiments, bien différents de ceux du pasteur duquel elles espéraient recevoir des conseils de paix, lorsque tout à coup, cet homme furibond leur dit de sortir de l’église, les traitant de canaille, etc…., et disant à ma mère que j’étais un mauvais sujet, qu’il était sûr que j’étais damné. Il prédit ensuite à ma sœur un avenir funeste. Enfin, ma mère et ma sœur se sont retirées dans un état qui me donnait de l’inquiétude, pour la dernière surtout, vu son état de grossesse avancée.

Ce que j’avance, Monsieur le rédacteur, et la plus exacte vérité. D’ailleurs, ce fait n’est pas extraordinaire de la part de cet homme, qui n’a cessé depuis et avant qu’il ait quitté Pagny d’user de tous les moyens possibles, soit en prêchant, soit autrement, de vexer, les honnêtes gens qui ne rampent pas sous lui. L’autorité supérieure, craignant de ne pouvoir le placer ailleurs, parce qu’il est trop connu, s’obstine à le laisser dans notre village où sa présence, met la division partout. Agréez, etc…., Beurotte.

Il nous est pénible d’avoir à signaler cette réclamation qui nous prouve que quelques uns des prêtres de nos campagnes ne comprennent pas toute l’étendue et la nature de leur mission.

Nous avons cru devoir retrancher de cette lettre quelques expressions qui nuiraient à la meilleure cause. Mais nous rappellerons, comme nous l’avons fait souvent, aux ecclésiastiques, que le ministère doit être tout de paix, de douceur et de bienfaisance. C’est par une façon d’agir moins âpre et moins exaltée qu’ils viendront à bout d’effacer les préventions qui existent contre eux, et d’exercer une influence légitime sur le bien-être et la moralité de leurs ouailles."

Le rédacteur de cette lettre est Jean François Beurotte, ancien militaire né a Vandières le 11 janvier 1790, militaire ayant participé aux campagnes de 1813 et 1814, blessé en 1813 à Liepzig, décoré de la légion d'honneur.

Ses parents sont Nicolas François Beurotte et Anne Monique Donnot. son père est originaire de la Meuse.

 Il est le troisième enfant d'une fratrie de 10. Sept enfants arriveront à l'âge adulte.

Sa sœur enceinte est Christine, née le 27 mai 1795. Elle s'est mariée le 14 juillet 1829 avec Nicolas Joseph Padroutte. Au moment de l'altercation , elle est enceinte de Jean Joseph son deuxième enfant qui naitra le 13 aout 1832.

Le prêtre en question est l'abbé Pierre Lanoix, curé de Vandières depuis 1775 et qui a réussi à fuir la répression contre les religieux pendant la révolution de 1789. 

Il a repris son ministère à Vandières en 1802 malgré l'hostilité de certains conseillers municipaux.

Cette altercation découle surement de tensions présentes dans la commune depuis de nombreuses années.

Lucien Beurotte, maire de Vandières à deux reprises était le descendant direct de Jean François Beurotte









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