27/01/2024

Vandieres 1919 partie 1

L’éclair de l’est du 14 septembre 1919.

Un anniversaire.

On nous écrit de Vandières ;

Il y a un an exactement, nos amis les Américains nous démontraient par la preuve la plus probante et la plus retentissante que tous les canards allemands de la gazette des Ardennes, mentaient dans leurs affirmations fines et spirituelles à la boche sur la situation inoffensive des armées américaines.

 Ah! il y a un an exactement, ce jour là, les Allemands ne pouvait plus nous dire à nous envahis et prisonniers français que les Américains n’avaient pas tous un fusil et que leur artillerie n’existait pas. Tout cela donnait, marchait, tonnait sur tout le front de Pont-à-Mousson à Thiaucourt et Vandières recevais sa large part. J’étais sous la distribution. Dans l’après-midi du 12 septembre, la situation était tellement perdue pour les Allemands qu’ils se hâtent, suivant leurs habitudes barbares de faire sortir du village tous les habitants, les chassant du côté de Metz.

Le 13, il n’y avait plus personne, que les morts asphyxiés dans les caves, et quelques escouades de soldats allemands, ramenés de l’arrière et se préparant à résister à une offensive très prochaine.

C’est en se faufilant de grange en grange avec une de ces escouades que l’abbé Rombard de Pagny, pu arriver jusqu’à une cave ambulance où il devait trouver une mère de famille mourante et où il y avait, morts asphyxiés dans la nuit précédente, le père et ses cinq enfants.

La mitraille tombait partout, c’était un arrosage en règle, les éclatements se distinguaient à peine les uns des autres, le bruit venait de partout, le sifflement des obus, le crépitement des éclats sur les objets environnants, les toitures s’effondrant, les maisons, s’écroulant avec fracas, c’était infernal. Mais à quoi bon dire tout cela, c’était le commencement de la victoire finale et de la délivrance. Aussi personne ne gémissait, ne se plaignait. Tous ces pauvres habitants de la campagne, abandonnant tous, perdant tout, exposés à tous les dangers les plus graves, acceptaient tout avec l’espérance que bientôt l’ennemi repasserait les frontières, poursuivi par les soldats de France et d’Amérique.

Le village de Vandières prouve comme tant d’autres, par ses ruines, que la victoire a coûté cher, mais les habitants supportent avec courage le séjour dans ses ruines. Ils avaient espéré une reconstitution plus rapide, des réparations plus complètes, mais tout ce qui touche aux reconstructions à sommeillé pendant l’été. Heureusement que depuis quelques semaines, le service des travaux de première urgence (STPU) a fait un effort considérable à Vandières. Les maisons sont en grand nombre recouvertes. Il n’en reste plus que quelques unes qui auront leur toit pour l’hiver. Les amoncellements de ruines sont mises en ordre, les rues sont désencombrées, l’église a son toit de carton bitumé et ses fenêtres closes par des toiles. Toutes les maisons en souffrance auront bientôt ces réparations de première urgence, grâce à l’activité de M. Lavigne, chef de district, et de M. Mangin, entrepreneur secondés avec intelligence par M. Lamy, surveillant des travaux de Vandières.

Ce premier anniversaire, encore bien embrumé de bien des déceptions, nous fais espérer cependant pour l’année prochaine une situation normale.



Les victimes évoquées dans l'article  habitaient rue Magot (aujourd'hui rue Saint Jean). 

Il s'agit de Ferdinand Eugène Bazin et de ses 5 enfants, René Hippolyte 17 ans, Aimé 12 ans, Marie Thérèse 8 ans, Henri 5 ans et Anne Cécile 2 ans.

La mère de famille mourante est Emelie Palmyre Derelle épouse Faverolle. Elle est décédée a cause des gaz de combats le 12 septembre à Moulins Les Metz lors de son évacuation. Trois de ses enfants sont morts avec elle, Eugène Jean 4 ans, Jeanne Marguerite 8 ans et Albert Eugène 10 ans.

Cette famille a fait l'objet d'un article dans Nos Villages Lorrains N°173.

21/01/2024

Mort d'un soldat americain

" L'an mille neuf cent dix neuf, le vingt neuf  juillet, à quatre heures du soir, nous avons constaté le décès d’un individu du sexe masculin dont l’identité a été reconnu pour celle de Private Joseph Pezzullo, 152 dépôt brigade, infanterie, camp (illisible)  New Jersey ou M. Co 328th infanterie camp Jordan Atlanta Georgia, soldat américain, dont la mort paraît remonter au mois de septembre 1918, lors de l’attaque du village.  Dressé le 30 juillet 1919 à neuf heures du matin, en présence de Glatigny Lucien, 49 ans, instituteur et de Charles Single 72 ans, garde champêtre tous deux domicilié à Vandières, qui lecture faite ont signé avec nous, François Pinot, maire de Vandières." 

Le soldat Joseph Pezzulo faisait bien partie de la compagnie M du 328ème régiment d'infanterie qui a pris part aux combats pour la libération de Norroy le 12 puis de Vandières le 15 septembre 1918.

Ce régiment fait parti de la 82ème division de l'American Expeditionary Forces qui avec la 90ème division ont pris part au combat pour la libération du saillant de Saint Mihiel à partir du 12 septembre 1918.

Joseph Pezzulo a été enterré au cimetière de Vandières avant d'être déplacé au cimetière de américain de Thiaucourt en novembre 1919.

Le corps est à nouveau exhumé le 23 janvier 1922 et renvoyé aux Etats Unis par le bateau "Cambrai" vers Hoboken (New Jersey) ou il sera remis aux services de pompes funèbres de Providence (Rhode Island) ou réside sa mère Victoria Pezzullo.




Nos villages lorrains N°174


 Sommaire du nouveau numéro.

La revue est en vente au numéro à la boulangerie Rousseau à Pagny sur Moselle

Vous retrouverez mes articles à partir du prochain numéro.