23/09/2024

L'anniversaire de la bataille de Mars-La-Tour (partie 4)


Journal de la Meurthe et des Vosges du  20 août 1914

Le bombardement de Mars-la-Tour 

Nous l'avions prévu. Les misérables allemands qui ne respectent ni foi, ni loi, devaient bombarder — le 16 août, anniversaire de la bataille de 1870.  Le village de Mars-la-Tour, l'église commémorative, le musée patriotique du vénérable abbé Faller et jusqu'à l'admirable Monument de Bogino. 

Dimanche, à 2 heures et demie de l'après-midi, la population toute entière du village était aux vêpres, car elle avait tenu à célébrer quand même l'anniversaire du 16 août 1870. 

Soudain un coup de canon retentit. Un obus passe en sifflant et tombe sur le village. 

Les habitants sortent aussitôt de l'église et courent se réfugier dans les caves. 

Pendant ce temps, le bombardement continue. Avec une régularité mathématique, les obus tombent, par séries de cinq, de cinq en cinq minutes. 

On peut apercevoir la fumée des canons, la batterie, une batterie de 75, est installée prés de Vionville, non loin du fameux lion qui se dresse à l'intersection des routes de Tronville et de Vionville, soit à environ trois kilomètres et demi de Mars-la-Tour. 

Deux personnes sont frappées à mort, pendant qu'elles se sauvent de l'église dans les caves, c'est d'abord M. Thomas, ancien mécanicien, qui est tué non loin de la gendarmerie ; puis Mme Bastien, tuée en arrivant chez elle, vers le monument. 

Le bombardement se termina ainsi vers 3 heures et demie. 

Plusieurs maisons sont touchées, mais une seule l'est sérieusement, celle du percepteur. 

Une heure plus tard, quatre uhlans, ayant à leur tête un sous officier, se présentaient, revolver au poing au village et criaient à tue-tête : « Victoire ! Les Français kapout ! » 

Ils se rendirent ensuite au passage à niveau près du monument et obligèrent la garde-barrière à lui remettre ses papiers. Ils revinrent ensuite à la mairie où se trouvait M. Seners, maire, qu'ils obligèrent à leur remettre le drapeau de la commune et sommèrent de leur fournir 16 chevaux et 4 voitures à fourrages. 

M. Seners leur ayant fait comprendre que tous les chevaux avaient été réquisitionnés, ils voulurent s'en rendre compte en visitant quelques écuries Ils disparurent alors sans commettre leurs atrocités habituelles. 

Médaillés allemands devant le monument de 1870

Soldats allemands au centre du village



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