En complément de mon article concernant Auguste Doffin paru dans Nos Villages Lorrains N°171, je publie l'article de L'éclair de l'est du 11 septembre 1935.
Les obsèques de l’adjudant chef Doffin à Vandières
C’est au milieu d’une population profondément émue et attristée qu’eurent lieu, hier matin, les obsèques de l’adjudant chef pilote, Doffin du 21e d’aviation, tombé au champ d’honneur au cours des dernières manœuvres de champagne.
Dans l’église, toute tendue de noir se dresse un catafalque drapé aux couleurs nationales sous lequel repose le corps de l’aviateur. Six sous-officiers du 21e montent une garde d’honneur. Dans le cœur, les fanion de l’AMC de Frouard, Pagny et Vandières, s’inclinent au-dessus des nombreuses gerbes et couronnes de fleurs naturelles, offertes par la famille, les amis du défunt, le colonel et les officiers du 21e d’aviation, les sous-officiers des 21e, 13e, 33e, 38e d’aviation, la société des avions Marcel Bloch.
Noté la présence du commandant Humbert du deuxième groupe du 21e d’aviation du capitaine Girrod, des lieutenants Mazerel et Henry du 21e, ainsi qu’une importante délégation des sous-officiers de ce régiment. Le commandant Bonne, représentant le lieutenant-colonel, commandant la 38e escadre, accompagné d’une délégation de sous-officiers porteur d’une magnifique couronne de fleurs naturelles. Les délégations des maisons civiles d’aviation Alkan, Messier, Gnome et Rhône, Bloch.
Noté également la présence de Monsieur Quenette, maire de Vandières, entouré du conseil municipal, Munch industriel à Frouard, Morel, préfet, honoraire, ancien secrétaire général de la Moselle, Blaise, chef de division à la préfecture de Nancy, le Maréchal des logis Roland, accompagné d’une délégation de la brigade de gendarmerie de Pagny sur Moselle, une délégation des gazés de guerre, Monsieur Brocart, lieutenant de pompiers à Frouard….
Après l’absoute, donnée par Monsieur L’abbé Pinot, enfant du pays et ami personnel du défunt, le cortège se dirigea vers le cimetière, communal ou le commandant Humbert, prenant le premier la parole retraça brièvement la vie toute de dévouement de l’adjudant chef piloteDoffin, toujours prêt à porter bien haut nos cocardes tricolores. Puis, après avoir présenté à la famille les condoléances du 21e d’aviation, le commandant Humbert s’adresse au disparu l’adieu de tous ses camarades.
À son tour, Monsieur Quenette maire de Vandières, prononça l’allocution suivante : « En ma qualité de maire de la commune et de camarade de l’adjudant chef Doffin, j’ai le triste privilège de lui dire ici, un suprême et dernier adieu »
« Que toute la population de Vandières , ici réunie, soit pour la famille éplorée, une légère consolation à son immense douleur »
« À l’annonce de la terrible nouvelle de l’accident, nous avons tous ressenti d’un même cœur et d’une même pensée, la douleur éprouvée par la famille. Mais aussi, nous avons senti également rejaillir sur la commune, l’auréole du martyr dévoué à la cause est au développement de notre aviation de guerre qu’il servait fidèlement depuis 1917 »
« Je ne retracerai pas devant vous, sa carrière que vous connaissez tous. Mais cependant, je dois rappeler qu’il va reposer ici, avec son frère aîné, qui lui aussi, est mort pour la France en 1915.
Je les associe tous les deux, dans le souvenir de la population de Vandières. Élèves sur les bancs de la même école, je dois d’autre part, en qualité d’anciens camarades, lui dire également un dernier adieu au nom de tous ici présents »
« Je présente à sa veuve éprouvée, a ses vieux parents, à ses enfants, les condoléances émues de la population toute entière. Adjudant chef Doffin, mon camarade, je te dis adieu ! »
Et tandis que là-haut, dans un ciel infiniment bleu, une escadrille évolue au-dessus du petit cimetière, dernier hommage des camarades de l’air.
La foule, très émue s’écoule lentement après un dernier adieu à celui qui fut un bon fils, un bon père de famille, un soldat sans peur et sans reproches.
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