L’éclair de l’est du 17 août 1919.
Les disparus de Morhange II est rappelé aux parents qui désireraient avoir des renseignements sur leurs enfants morts ou disparus à la bataille de Morhange, de s’adresser à la mairie de Morhange.
La mairie a centralisé toutes les listes des soldats identifiés des villages où étaient engagés les régiments français lors de la bataille des 19 et 20 août 1914.
De cette manière, beaucoup de démarches et demandes pourront être épargnées aux parents et par le fait, les parents et amis des disparus de Morhange pourront être fixés sur le sort de leurs enfants, tant que ces derniers ont pu être identifiés. Il est vrai qu’une grande partie de ces héros n’ont pas été reconnus, vu qu’ils furent inhumés par les Allemands, et combien de personnes ignorent aujourd’hui encore le lieu d’inhumation de leurs chers morts, tandis que le moindre indice peut parfois aboutir à l’identification.
Beaucoup de parents n’ont pu être prévenus, car les soldats identifiés souvent à grand peine (les Allemands empêchaient toute manière d’identification) par les maires, secondés de vaillantes personnes, ne figurent sur ces listes qu’avec nom et prénoms, régiment, compagnie et matricules sont souvent et en plus grande, partie inconnus.
La mairie de Morhange donnera à tous les parents qui en feraient la demande tous les renseignements qu’elle a pu recueillir sur ce point bien délicat.
Parmi ces disparus se trouve un enfant de Vandières,
Alfred François HIRTZ, dont j’ai détaillé la vie dans Nos Villages Lorrains Nº166.
Il est né le 7 octobre 1883 à Vandières rue Magot (actuelle rue Saint Jean) au domicile du couple Nicolas HIRTZ et Marie Catherine FORGES.
Son père est originaire de Hettange Grande en Moselle et sa mère de Vandières.
Mariés à Vandières le 9 mai 1882, ils ont rapidement deux enfants Alfred né en 1883 puis Camille né en 1887 à Nancy.
Nicolas HIRTZ est agent de police à Nancy et devient veuf en 1895 à l’âge de 39 ans.
Il changera plusieurs fois de domicile à Nancy , jusqu’à son décès le 26 mai 1929 , rue des jardiniers. Il est alors gardien de la paix retraité âgé de 73 ans.
Alfred François HIRTZ se marie à Nancy le 5 décembre 1908 avec Suzanne Augustine PICARD. Le couple s’installe Rue Michelet. Il travaille comme imprimeur chez Berger-Levrault, entreprise située rue des glacis dans le centre de Nancy.
Ils ont deux enfants, André né en 1909 et Pierre né en 1912.
Le 2 août 1914 tous les hommes en âge d’être mobilisés endossent l’uniforme bleu et garance pour contrer les premières offensives allemandes.
Alfred est sergent réserviste et rejoint le 79ème régiment d’infanterie avant d’être envoyé en première ligne dès le 14 août à Réchicourt La Petite en Meurthe-et-Moselle et Bezange La Petite en Moselle.
Le 79ème régiment d’infanterie fait partie de la 11ème division du 20ème corps d’armée.
Les 19 et 20 août a lieu la bataille de morhange où le 79eme régiment est engagé à Koeking, Lidrezing et Lidrequin.
Les combats, très meurtriers, durent 2 jours avant que le général De Castelnau ordonne la retraite. Le 20ème corps se replie vers Varangeville et la ligne de la Meurthe.
Le 79ème régiment d’infanterie reprendra les combats le 26 août après avoir repassé la Meurthe. Il attaque l’ennemi de Rosières aux Salines jusqu’à Deuxville pour un sursaut victorieux dans la bataille du Grand Couronné et la préservation de Nancy.
Alfred François HIRTZ est tué le 19 août devant Morhange mais ne sera déclaré mort pour la France que le 14 février 1921 par le tribunal de Nancy, décision qui sera retranscrite à l’état civil de Nancy le 12 mars tenant lieu d’acte de décès.
Il n’y a pas d’autres précisions sur les conditions de sa mort.
Un avis mortuaire paraît dans l’Est Républicain du 3 février 1915 laissant entendre que c’est à cette date que la famille a appris le décès d’Alfred par l’intermédiaire de La Croix Rouge.
Son corps a été inhumé dans une tombe collective à Conthil avec les 37 soldats du 37ème régiment d’infanterie morts lors des terribles combats des 19 et 20 août 1914 devant Morhange.
Leur officier, le capitaine Georges De Fabry, tué le 20 août repose dans une tombe individuelle au même endroit.
Par jugement en date du 2 octobre 1918 , le tribunal civil de Nancy a décidé que la nation adopte les mineurs Pierre et André HIRTZ.
Son nom ne figure pas sur le monument de Vandières mais sur le monument de la nécropole de Conthil.
Les pertes françaises lors de cette bataille sont évaluées à 5000 tués et 15000 blessés laissés aux mains des allemands faute de pouvoir évacuer un si grand nombre de victimes et à une retraite très rapide.