Pendant de nombreuses décennies, la construction d'un pont au dessus de la Moselle a été souhaitée par les habitants de Vandières exploitant des terres au ban de Champey mais aussi par les habitants de Champey et Vittonville qui devaient prendre le train.
En attendant, un bac permettait aux personnes de traverser la rivière non sans dangers.
Ainsi l'éclair de l'est relate dans ses colonnes du 23 novembre 1911, l'histoire suivante :
"M. D était, lundi dernier, a ses débuts de passeur au bac de Champey. Malheureux débuts, car a sa première traversée, la chaine du câble se rompit et M. D. n'étant plus maitre du bateau partit à la dérive, fut précipité à l'eau.
M. Besnard, pécheur, accourut au secours du passeur qui se noyait et fut assez heureux pour le ramener sur la rive et le ranimer, car déjà l'asphyxie commençait son œuvre.
M. Besnard en est au moins à son huitième sauvetage. Par modestie, il a toujours refusé toute récompense. Honneur au brave"
Au final, monsieur Ernest Besnard recevra du préfet la médaille de bronze du sauvetage en février 1912.
entre temps, dans la tribune libre du même journal, un habitant du secteur dénonçait les disfonctionnements du bac. Intitulé responsabilité, la lettre est la suivante :
"Monsieur le rédacteur, je lisais dans l’éclair de l’Est d’hier, qu’un accident était survenu au passage du bac à Champey. Personne au pays n’en est étonné, et tous sont heureux de n’avoir pas un malheur à déplorer. Depuis de longs mois, il fallait être obligé de passer la rivière pour faire usage du bac, et ce n’était pas sans trembler.
À quelle administration incombe l’entretien du bateau ? si vous interrogez, vous apprendrez que c’est à la préfecture guerre que se fait aux enchères publiques la location du bac, que les maires de Vandières, de Champey et de Vittonville sont chargés de l’entretenir en bon état. Vous croyez peut-être que l’on demande au locataire quelque garantie, vous vous imaginez que les maires ont grand soin du bateau. Vous êtes dans l’erreur.
Voici qui est le comble de l’administration préfectorale et locale. Il y a environ un an, le passeur approuvé mourrait. Le bail était donc résilié de plein droit par la mort du premier et une nouvelle adjudication s’imposait. Qu’a-t-on
fait ? On a laissé la veuve continuer la profession de son mari, sous prétexte de laisser un gagne-pain à cette mère de famille. Comme si il n’y avait pas d’autres moyens de soulager une misère qu’en exposant la vie de quelqu’un.
Il y a deux mois, cette femme est parti sans tambour, ni trompette. Le bateau reste sur le sable. Enfin dimanche soir, verbalement le maire de Champey autorise, puisqu’il n’a pas de qualité pour louer le bac, M. D. à prendre place au passage. C’est alors qu’est arrivé l’accident que vous avez publié hier. Prendra-t-on une solution ? Les intéressés interviendront-t-il ? J’en doute.
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur"