L’est républicain du 29 octobre 1919
Les martyrs de Vandières - Ils y ont été inhumés mardi au milieu d'une grande émotion.
Le 21 septembre 1914, au matin, M. l'abbé Jules Mamias, curé de Vandières, et plusieurs de ses concitoyens, furent brutalement saisis par les Allemande et conduis du côte de Bayonville. Là, dans un champ, à cinq mètres de la route, on leur fit creuser leurs fosses et on les fusilla.
Lundi, on a exhumé les corps de M. Mamias, de M. Fayon, âgé d'une soixantaine d'années, de deux jeunes gens de vingt ans, Perillat et Poussardin, et on les a ramenés à Vandières pour y être inhumés.
Cependant le corps d'un autre malheureux, M. Durand, originaire, lui aussi, de Vandières, était laissé à Bayonville, tandis qu’on ramenait, à Villers-sous-Prény la dernière victime de cette journée terrible, un enfant de quinze ans, le jeune Daussart.
Cependant le corps d'un autre malheureux, M. Durand, originaire, lui aussi, de Vandières, était laissé à Bayonville, tandis qu’on ramenait, à Villers-sous-Prény la dernière victime de cette journée terrible, un enfant de quinze ans, le jeune Daussart.
La translation au cimetière de Vandières des restes des infortunés a eu lieu mardi matin, sous un ciel gris et morne, un de ces vrais temps de Toussaint qui donnent à notre Lorraine, tant d'austère mélancolie.
Vandières était, on le sait, un village de l'extrême front ; il a été cruellement abîmé. Nombreuses sont encore ses demeures qui ne sont plus que des ruines informes.
Cependant on y travaille avec une ardeur admirable dans une volonté de revivre qui ne recule devant aucun obstacle.
Lorsque nous arrivons à Vandières par le premier train du matin, des prisonniers allemands vaquent, ça et là, au déblaiement, sous la surveillance de tirailleurs algériens ; d'autres conduisent de hauts véhicules attelés de trois mulets de front.
Vandières était, on le sait, un village de l'extrême front ; il a été cruellement abîmé. Nombreuses sont encore ses demeures qui ne sont plus que des ruines informes.
Cependant on y travaille avec une ardeur admirable dans une volonté de revivre qui ne recule devant aucun obstacle.
Lorsque nous arrivons à Vandières par le premier train du matin, des prisonniers allemands vaquent, ça et là, au déblaiement, sous la surveillance de tirailleurs algériens ; d'autres conduisent de hauts véhicules attelés de trois mulets de front.
A l'église
L'église de Vandières. qui s'élève au milieu de l'ancien cimetière et qui jadis était riche et coquette, montre maintenant l’affreuse tristesse de ces fenêtres béantes.
Trois bières ont été dressées. L'une dans l’avant-choeur, recouvre le corps de l’abbé Mamias, et porte le calice, la barrette et l'étole, signe de pouvoir sous les armes.
Quelques bouquets ont été offerts aux pauvres victimes.
Tout le village est rassemblé, et des grands mères en noir ont les larmes aux yeux.
La plupart des prêtres du doyenné ont pris place autour de l’autel, et la haute t le de M. le vicaire général Barbier s'incline aux instants liturgiques.
Avant l’absoute, M. le chanoine Zinsmeister, curé-doyen de Saint Martin de Pont-à-Mousson, monte en chaire ; il retrace la vie et les mérites de M. l’abbé Mamias.
Celui-ci avait été 16 ans économe au petit séminaire de Pont-à-Mousson, d'où il fut nommé à Vandières en 1907, un ecclésiastique d'une grande piété, sage et érudit. Il succédait à Vandières à M. l'abbé Peignier, lui même successeur de M. l'abbé Maitre-d'Hôtel, qui fut pendant 32 ans desservant de la paroisse.
L'orateur sacré a ensuite commenté la célèbre parole du Tortullien : « Le sang des martyrs est de la semence de chrétiens »
Puis le cortège sa forme, pour se rendre au cimetière situé à quelques centaines de mètres de l'église.
Il faisait froid, malgré de timides rayons de soleil. Les cercueils étaient portés a bras, sur des brancards improvisés, par des hommes du pays.
On s’en fut lentement aux accents du « Miserere ». Vandières laissait voir ses pans de murs roussis par la mitraille. On se sentait profondément étreint devant tant de désolation et tant de deuil.
Enfin, on arriva à la nécropole, en pleins champs, au centre d'une âpre terre de bataille. Il s'y trouve de multiples sépultures allemandes.
On bénit une dernière fois les restes de M. l'abbé Jules Mamias, ceux de ses humbles compagnons de supplice, et M. Bertrand-GiIlet, ancien conseiller d’arrondissement prononça un discours.
On réunit encore au curé fusillé de Vandières, les ossements de ses prédécesseurs, MM. Peignier et Maître-d'Hôtel.
Dans le village, qui gardera pieusement le souvenir de ses otages morts pour la France, les prisonniers allemands prenaient maintenant leur repas dans leur cantonnement, derrière les fils de fer.
L'un d’entre eux, élégant, sans doute quelque scribe, regardait du premier étage passer la foule.
Et les braves gens de Vandières, après avoir déposé leurs habits de cérémonie se disposaient déjà à continuer leur rude besogne.
Il y a encore tant à faire dans cas malheureux pays saturés de projectiles ! Tout le monde est à peu près rentré, mais on craint pour l'hiver, dont on sent déjà les rigoureux prodromes.
Ne nous plaignons pas à Nancy en comparant notre sort à celui de nos amis des pays libérés et multiplions nos efforts à leur égard. Ils le méritent.
Il faisait froid, malgré de timides rayons de soleil. Les cercueils étaient portés a bras, sur des brancards improvisés, par des hommes du pays.
On s’en fut lentement aux accents du « Miserere ». Vandières laissait voir ses pans de murs roussis par la mitraille. On se sentait profondément étreint devant tant de désolation et tant de deuil.
Enfin, on arriva à la nécropole, en pleins champs, au centre d'une âpre terre de bataille. Il s'y trouve de multiples sépultures allemandes.
On bénit une dernière fois les restes de M. l'abbé Jules Mamias, ceux de ses humbles compagnons de supplice, et M. Bertrand-GiIlet, ancien conseiller d’arrondissement prononça un discours.
On réunit encore au curé fusillé de Vandières, les ossements de ses prédécesseurs, MM. Peignier et Maître-d'Hôtel.
Dans le village, qui gardera pieusement le souvenir de ses otages morts pour la France, les prisonniers allemands prenaient maintenant leur repas dans leur cantonnement, derrière les fils de fer.
L'un d’entre eux, élégant, sans doute quelque scribe, regardait du premier étage passer la foule.
Et les braves gens de Vandières, après avoir déposé leurs habits de cérémonie se disposaient déjà à continuer leur rude besogne.
Il y a encore tant à faire dans cas malheureux pays saturés de projectiles ! Tout le monde est à peu près rentré, mais on craint pour l'hiver, dont on sent déjà les rigoureux prodromes.
Ne nous plaignons pas à Nancy en comparant notre sort à celui de nos amis des pays libérés et multiplions nos efforts à leur égard. Ils le méritent.
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