06/07/2024

Fin des passages a niveau gardés

 Article du Républicain Lorrain de 1953 

"A dater de 30 NOVEMBRE 1953, le passage à niveau N°17, situé à l'intersection de la ligne de Frouard à Novéant et du chemin d'exploitation 'rue Saint Pierre' et le passage à niveau N°18, situé à l'intersection de la ligne de Frouard à Novéant et du chemin rural de la Haie Mettée à Vandières ne seront plus gardés.

Les barrières et portillons de ces P.N. seront déposés et les signaux lumineux et sonores, installés sur le coté de la route, à proximité immédiate du passage à niveau, seront mis en service.

l'allumage des deux feux rouges clignotants et l'apparition d'une plaque semi circulaire portant l'inscription 'ATTENTION AU TRAIN : DANGER' ou l'apparition seule de cette plaque avertit l'usager de l'approche d'un train et du danger auquel il s'expose s'il poursuit sa route et franchit le passage à niveau sans s'assurer, au préalable, par l'observation de la voie, dans les deux sens, qu'il peut le faire avant l'arrivée du train annoncé"

Ces travaux s'inscrivent le cadre de la modernisation de la ligne qui sera électrifiée en 1960.

Passage à niveau de la gare avec ses barrières roulantes

Cette modernisation fait disparaitre peu à peu le métier de garde barrière généralement occupé par les épouses d'employés des chemins de fer. Un travail contraignant et difficile.

A Vandières, on pouvais traverser la voie ferrée à trois endroits. les passages étaient utilisés par les agriculteurs pour rejoindre leurs terres comprises entre la Moselle et le canal. Trois ponts métalliques permettaient de franchir le canal.

Pont de la rue de la gare

 



La vie du rail du 30/10/1960
PN automatique
Electrification Pagny/Moselle

22/06/2024

Mort d'un soldat prussien

" L’an mille huit cent septante, le 17 août, à six heures du soir, par devant nous, Dominique Pinot, maire et officier de l’état civil de la commune de Vandières, arrondissement de Nancy, département de la Meurthe, ont comparu à la mairie Francois Eugène Bérard âgé de trente sept ans, instituteur et Antoine Navel âgé de vingt deux ans, postulant instituteur, tous deux domiciliés à Vandières et non parents au défunt désigné ci après, lesquels nous ont déclaré qu’aujourd’hui à cinq heures du soir, un inconnu du sexe masculin, soldat de l’armée prussienne, deuxième Brandbourg, douzième régiment, cinquième compagnie de grenadier portant le numéro 68, est décédé à l’ambulance chez l’instituteur de Vandières sus dénommé. Sur cette déclaration, nous nous sommes transportés au lieu indiqué, et après nous être assurés du décès, nous avons, de retour à la mairie, rédigé le présent acte en présence des déclarants qui ont signé avec nous sur les deux registres à ce destinés après lecture et collations faites." 


 

Signé par Dominique Nicolas Pinot (1799 vandières-1872 Vandières), maire de Vandières de 1860 à 1872.

François Eugène Berard (1833 Crévic-1879 Pont à Mousson) instituteur habite rue de l'église ou se trouve l'école (l'actuelle mairie école n'a été mise en fonction qu'en 1887). Il est marié à Apolline Hacquin avec qui il a un seul fils, Nicolas Théodore Eugène né en 1858.

François Eugène Berard meurt subitement à la gare de Pont à Mousson le 9 aout 1879.


Antoine Navel (1848 Vandières -1934 Vandières) instituteur à Vandières puis à Laitre sous Amance est revenu s'installer dans son village d'origine au moment de sa  retraite.

Il a eu la lourde tache de seconder François Pinot pour les relevés de l'état civil pendant toute la durée de l'occupation allemande de 1914 à 1918.

  

08/06/2024

Enseveli vivant

 L’abeille des Vosges du 21 septembre 1899. 

Enseveli vivant. 

Un dramatique incident est venu, il y a deux jours, jeter une vive émotion dans la population de la jolie petite localité de Vandières à kilomètres de Pont-à-Mousson dans la vallée du Trey.

Jeudi soir à 4h, Monsieur Pinot, cultivateur, était allé chercher du foin dans son grenier quand il senti son pied glisser sur quelque chose de dur dissimulé sous le foin. Quel ne fut pas son étonnement quand il aperçu un soldat inanimé du 153ème d’infanterie.

Il fit aussitôt prévenir le maire de la localité, qui, avec l’aide de quelques personnes, pu ranimer, le malheureux troupier à moitié asphyxié. Le docteur Maillard de Pagny sur Moselle, mandé de suite, administra les soins nécessaires au soldat qui est actuellement hors de danger.

Voici ce qui s’était passé: Lundi dernier, le 153ème régiment de ligne cantonais avant-hier et quittait le village à 5h du matin. Au moment de l’appel, on s’était aperçu de la disparition d’un homme, après l’avoir vainement appelé dans la remise où il avait passé la nuit, on l’avait porté comme absent. Mais le malheureux troupier avait glissé pendant la nuit dans un trou pratiqué dans le tas de foin, et y est resté enseveli pendant trois jours dans un état comateux. Les émanations qui s’échappent du foin, avaient dû le plonger dans cet état léthargique.

Heureusement que Monsieur Pinot, qui devait le matin même du jour où il a retrouvé le troupier, décharger deux voitures de foin dans son grenier, n’a pu mettre son projet à exécution par suite d’une circonstance fortuite, car l’infortuné soldat aurait infailliblement péri.

Caserne du 153ème régiment d'infanterie à Toul

Le 153ème régiment en manœuvre







02/06/2024

Un noyé

 L'est républicain du 1er avril 1913.

"Le corps de monsieur Nicolas Hombourger, age de 29 ans, débardeur à Vandières,  a été retire du canal, devant l'usine Fabius Henrion à Pagny sur Moselle.

Depuis le 28 février, jour ou il avait quitté son travail au déchargement de bateaux, Hombourger était disparu de sa pension. Croyant qu'il avait quitté le pays, son frère et ses camarades ne s'étaient pas occupé de lui. Tout fait supposer qu'il est tombé accidentellement à l'eau."

Transcription du décès de Nicolas Hombourger à l'état civil de Vandières
 

Nicolas est né le 20 mars 1874 à Schemerich, arrondissement de Bolchen, département de  Lothringen (Chemery les Deux, canton de Boulay, en Moselle)

Il est le fils de Simon Hombourger cordonnier et d'Elisabeth Hesling.

Acte de naissance en allemand de Nicolas Hombourger

Il est incorporé au 1er régiment étranger à compter du 30 avril 1894 comme engagé volontaire pour 5 ans.
Il participe à la campagne d'Algérie du 5 mai 1894 au 8 juin 1897 puis rentre en France.
Il s'installe dans la région de Reims avant de venir s'installer à Blénod les Pont à Mousson en 1904.
Il est pensionnaire chez Nicolas Grasmuck et Célina Collet, cafetiers route nationale et travaille comme ouvrier forgeron aux fonderies.

Il est est déclaré mort le 28 mars 1913 à Pagny sur Moselle.





 

26/05/2024

Arthur Menut

 Arthur Menut n'a qu'un seul petit lien avec Vandières. Il y est né le 1er mars 1893.

Son père, Louis est bucheron. Il habite à Futeau, petit village de la Meuse situé à quelques kilomètres de Sainte Menehould.

Ce jour du mois de mars 1893, il travaille dans une des forets qui entoure Vandières, quand vers 10 heures sa femme Marie Anne Justine Devaux alors enceinte sent le travail commencer. Dans l'impossibilité de rejoindre le village, elle accouche d'un garçon dans la forêt.

Louis vient déclarer la naissance à Dominique Belin, maire et officier de l'état civil. Il est accompagné de Paulin Menut et Félix Devaux, tous les deux bucherons, oncles du nouveau né.

Le couple a un deuxième enfant, Louis Gabriel, né deux ans plus tard à Saint Mihiel.

Les deux garçons deviennent bucherons comme leur père.

Le 2 aout 1914 la mobilisation générale est proclamée et les deux fils Menut rejoignent leurs régiments.

Louis Gabriel passe par plusieurs régiments d'infanterie avant de rejoindre le 17ème bataillon de chasseur à pied en juin 1915. Il est tué sur le champs de bataille le 6 octobre 1915 à Vimy (Pas de Calais) à l'âge de 20 ans.

Arthur effectue son service militaire au 164ème régiment d'infanterie quand éclate la guerre.

Il est blésse le 8 octobre 1914 lors des combats de Riaville et le repli vers Champlon (Meuse).


Champlon occupé par les Allemands

Il reçoit une citation à l'ordre du régiment "Belle attitude au combat de Champlon le 8 octobre 1914, a été blessé en s'efforçant de ramener son lieutenant gravement blessé"

Il est porté disparu le 22 février 1916 lors des terribles combats autour de Verdun. En fait, il est fait prisonnier Au Bois de Ville  à 15 kilomètres au nord de Verdun.


Il est envoyé au camp de Langensalza (Thuringe), un des camps de prisonnier les plus dur.


Il y reste jusqu'à la signature de l'armistice mais il ne sera rapatrié qu'en janvier 1919. Apres une permission de 45 jours, il rejoint le 109ème régiment d'infanterie et repars pour l'Allemagne mais cette fois ci en tant qu'occupant. Il y assure le maintien de l'ordre en attendant la signature des préliminaires de paix à Versailles. Il est libéré le 5 aout 1919. Il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze.

Prisonniers Français à Langensalza

Il se retire à Eurville (Haute Marne) où il se marie en 1921avec Marie Françoise Julet.

Le couple semble ne pas avoir eu d'enfant.

Arthur Menut meurt le 16 décembre 1969 à l'âge de 76 ans. Sa veuve meurt à Wassy (Haute Marne) en 1987 à l'âge de 90 ans. 








19/05/2024

Le Choléra à la frontière

 Le choléra à la frontière. (L’est républicain du lundi 10 octobre 1892)

Sous ce titre, on lit dans le lorrain : "on nous annonce une nouvelle que nous voudrions pouvoir démentir dès ce soir. Le choléra aurait éclaté hier à Villers sous Prény, près de Pont-à-Mousson. Il aurait été importé par une personne qui aurait rapporté des hardes d’une ville contaminée. Huit cas, dont plusieurs graves, se seraient déjà produits. Ce qui est certain, c’est qu’à la suite de cette nouvelle, le poste sanitaire de Novéant et celui de Metz, à la gare, ont reçu l’ordre de se conformer, très rigoureusement à leurs instructions."

Mais d’autre part, l’espérance a reçu cette rassurante lettre : "le bruit s’est répandu en deçà, et au-delà de la frontière que le choléra est à Villers sous Prény. Vous savez ? le marchand de faïences ambulant, on ne le voit plus. Parce qu’il est mort à 9h. On l’a enterré à 11h. Sans sonner les cloches. Il était déjà tout noir. Il y en a plus de soixante autres qui sont au lit. Voilà ce qui se dit et se répète aux environs. C’est à faire venir la chair de poule, n’est-ce pas ?

C’est à Vandières surtout qu’on a peur ! Aussitôt qu’on voit arriver un habitant de Villers, on s’en sauve comme d’un pestiféré, et, s’il adresse la parole à quelqu’un, on ne le laisse pas approcher plus près que la longueur d’une perche à houblon. le coquetier de Villers n’a le droit de donner ses commissions à Vandières qu’à travers les fenêtres et au bout d’une gaule. Le colporteur de journaux qui habite Vandières a été menacé d’être mis en quarantaine, s’il venait encore à Villers, et il a dû, pour aller à Vilcey sur Trey, passer par Prény, et revenir par Norroy. Il fut même question de barrer le Trey et de le faire refluer vers sa source pour rentrer sous terre, de peur, que l’eau entraîne avec elle, du côté de Vandières les microbes de la terrible maladie".

"La vérité vraie, c’est qu’un pauvre homme, soigné trop tard, est mort à Villers de la dysenterie. Les précautions de propreté n’ont pas été prises, et, en trois jours, trois petits enfants de trois, cinq et huit mois sont morts.

Les trois petits anges ont sans doute intercédé pour le village, et la mort s’est déclarée satisfaite de ces trois victimes".

"Si, comme le conseil en avait été donné, on avait fait venir à temps le médecin cantonal, et qu’il ait indiqué les mesures hygiéniques à prendre, on aurait pas plus parlé de la maladie courante de Villers que d’ailleurs. La preuve, c’est qu’après la visite bénévole d’un jeune medecin, venu sur la prière du curé, les quelques malades atteints se sont vite rétablis. 

Le marchand de faïences lui-même rit du renom qui lui a été fait, et il espère qu’à sa première tournée, les ménagères vont lui faire fête, en lui achetant, beaucoup de faïences".

"Ce qui a mis en émoi Vandières et les environs, c’est l’arrivée d’un beau monsieur, mandé on ne sait par qui, venu on ne sait d’où, les uns disaient de Paris, les autres de Nancy. Il a fait battre à son de caisse et afficher au placard une série de précautions, qu’on ne suivra guère. Il est un remède qui a plus de succès, c’est le thé au rhum. Nos pauvres gens, qui n’ont pas le sou, emporte à Pont-à-Mousson, des noix ou des haricots, pour acheter du thé, et du rhum, qu’ils administrent, et ils trouvent que ça fait du bien, même à ceux qui sont bien portants."

En France, on rit de tout. À Villers, on s’est fait du bon sang, à propos de la frousse des gens de Vandières. Quelqu’un qui a été bien content, c’est l’instituteur, qui a vu prolonger ses vacances de quelques jours. Bien content aussi ses élèves, qui n’avaient qu’une crainte, c’était de se voir interdire de manger des raisins. Or le beau monsieur a dit qu’on peut manger des raisins bien mûrs et cette année ils le sont tous. Des vacances, des raisins à discrétion. Quel bonheur !

Mais pas contents nos vignerons, parce que les malins et les jaloux d’alentours ont crié sur tous les toits que le choléra est à Villers et qu’il ne faut pas aller y acheter de vendange. il était venu un marchand avec 4000 francs, rien que pour les arrhes. On l’a arrêté en route. Que nos vignerons se consolent ! Ils y gagneront. 40 francs les 100 kg représentent du vin à 20 francs la hotte de 40 litres. Or, plus tard, ils vendront facilement 25 francs la hotte, et ils auront leur piquette et leur petite goutte, pour boire, en mangeant leur pommes de terre en robe de chambre. Pourvu qu’ils aient la patience et la fermeté de ne pas aller trop souvent sonder le tonneau de bon vin à vendre, pour voir s’il se gâte !

Conclusion : 1.  nos villageois feront bien de ne pas t’en compter sur le robusticité et de prendre un peu plus de précautions pour leur santé. 2.  quelques notions générales d’hygiène, enseignées à nos enfants des écoles, seraient plus utile que tant d’autres qui ne leur serviront jamais. Ce serait d’une efficacité plus pratique que les affiches, qui n’ont d’autres résultats que de mettre les gens émoi.


Choléra (Courrier de Metz du 11 octobre 1892)

Vendredi soir, des voyageurs venant de Pont-à-Mousson, répandaient le bruit à Metz que le choléra avait éclaté à Villers sous Prény, près Pagny sur Moselle, à quelques kilomètres de la frontière. Le même bruit était lancé dans la même soirée à Nancy. Nous n’avons pas cru cru devoir en faire mention dans notre dernier numéro, vu le manque de renseignements sûrs. Aujourd’hui, nous avons la satisfaction d’annoncer à nos lecteurs que le bruit en question n’était pas fondé. Nous tenons de la bouche même de Monsieur le docteur Riboulot, médecin à Pont-à-Mousson, chargé de soigner les malades de Villers, qu’il ne s’agit pas de choléra, mais simplement d’une forte dysenterie. Un vieillard septuagénaire et trois enfants en bas âge ont succombé. Il y a encore plusieurs malades, il est vrai, à Villers sous Prény, mais il n’y a pas de quoi mettre la consternation parmi nos populations.







04/05/2024

Acte de courage

 L’est républicain du 5 octobre 1892. 

Samedi, un terrible accident est arrivé à la halte de Vandières, près Pont-à-Mousson. Le train de 5h30 du matin arrivait en gare, quand une femme, tenant un enfant à la main, voulu traverser la voie. Pinot, ouvrier, aux forges de Pompey, âgé d’environ 25 ans, qui attendait le train sur le quai pour se rendre à son travail, voyant le danger que courait les deux voyageurs, s’élança à leur secours, et parvînt à les soustraire au péril qui les menaçait, mais il fut tamponné par la locomotive et violemment projeté en avant. Le malheureux, victime de son dévouement, a été relevé dans un état qui inspire de sérieuses inquiétudes.


Nous avons annoncé dans une dépêche qu’une médaille honorifique d’argent de deuxième classe, avait été décerné à Monsieur Pinot , ouvrier d’usine à Pompey. Voici le motif donné par l’officiel : a failli périr victime de son dévouement, en sauvant une femme et un enfant sur le point d’être écrasés par un train

L’annonce de la récompense est parue au journal officiel du 27 novembre 1892. 

L’accident a eu lieu le 1 octobre, l'article du journal officiel précise le prénom du courageux ouvrier.

Il s'agit d'Emile Pinot, mais il existe deux Emile Pinot habitant à Vandières à cette date.

Le plus pertinent des deux serait Emile Pinot né en 1862 qui est forgeron rue Magot (rue Saint Jean) en 1891.

Les années suivantes il sera débitant de boissons rue Saint Pierre puis vigneron cultivateur rue de la cour,  rue de l'église et enfin rue Magot (rue saint Jean)