15/11/2025

Notre village détruit 1







  • Cette maison se situait à l’intersection du faubourg du moulin (rue du moulin), du chemin de piémont (rue de piémont) et de la rue Magot (rue Saint Jean).  
  • Elle était occupée par une famille non déterminée à ce jour. Au recensement de 1911, la première maison de la rue est occupée par Charles Philippe, sa femme et leur fils. 
  • Elle n’a pas été reconstruite après la guerre. 
  • Aujourd’hui on la trouverait au Nº1de la rue du moulin. 

Si vous avez de plus amples informations concernant cette maison n’hésitez pas à me contacter. 









Une famille lourdement éprouvée par la guerre


Inauguration du monument aux morts de Pont-à-Mousson

L’éclair de l’est du 17 juillet 1921. 

Les lauréats de la Société Lorraine des familles nombreuses. 
Nous avons donné hier la liste des familles ayant eu au moins sept fils ou gendres mobilisés pendant la guerre. Nous publions aujourd'hui le nom de celles en ayant eu six, ce qui leur donne droit au diplôme délivré par la Société Lorraine des Familles Nombreuses.
Familles : Mougenez, Pont-à-Mousson,….

Louis Fernand Célestin Mougenez est né le 4 mai 1856 à Jorxey, près de Mirecourt dans les Vosges. 
Il est surveillant de travaux à Nancy quand il se marie avec Marie Euphrasie Eugénie Forter le 13 janvier 1883. 
Elle est née à Vittel (Vosges) le 3 avril 1860 et exerce le métier de servante. 
Leurs quatre premiers enfants naissent à Nancy, chemin de Laxou puis la famille déménage pour Thiaucourt vers 1892 puis pour Vandières, rue Saint Pierre vers 1896. 
En 1911, Louis Fernand Célestin et sa famille habitent rue Saint Laurent à Pont-à-Mousson. Entre 1898, année de naissance de leur dernier enfant et 1911, il n’y a aucune trace du couple. 

Trois des quatre fils du couple sont morts pour la France lors du premier conflit mondial : 

Charles Ernest Mougenez, né le 16 octobre 1883 à Nancy, soldat au 123ème régiment d’infanterie est mort de ses blessures le 6 juin 1916 à l’hôpital 78 à Paris 18ème arrondissement. 
Il était marié à Suzanne Grand avec qui il habitait à Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie). 

Eugène Émile Mougenez, né le 1er janvier 1885 à Nancy, soldat au 26ème bataillon de chasseurs à été tué à l’ennemi le 6 septembre 1914 à Heippes (Meuse). 
Il était marié à Marie Patard avec qui il habitait à Pont-à-Mousson.

Croix erigée à Heippes



Georges Louis Mougenez, né le 13 décembre 1893 à Thiaucourt, soldat au 169ème régiment d’infanterie à été tué à l’ennemi le 15 mai 1915 au Bois-le-Prêtre. 
Il était célibataire et habitait à Pont-à-Mousson.

Henri Fernand Mougenez, né le 15 juillet 1896 à Vandières, a combattu durant toute la guerre. 
Il s’engage pour la durée de le 6 août 1914 à la mairie de Toul au 169ème régiment d’infanterie. 
Henri Fernand est blessé à la jambe par un éclat d’obus le 16 mai 1915, le lendemain de la mort de son frère. 
Il continue la guerre dans deux régiments d’infanterie territoriale ce qui lui vaut d’être décoré de la croix de guerre et de la croix du combattant. 
Il se marie à Maidières le 16 août 1919 avec Alice Chardard. 
Le couple s’installe rue Pasteur à Pont-à-Mousson. Deux fils viennent agrandir la famille, Marcel en 1921 et Henri André en 1928. 
Henri Fernand meurt à  Pont-à-Mousson le 23 septembre 1975 à l’âge de 79 ans. 
Il était veuf d’Alice depuis 1949. 

Un neveu du couple est mort pour la France :

Gabriel Charles Étienne Mougenez, né le 27 avril 1889 à Nancy, marsouin au 22ème régiment d’infanterie coloniale a été tué a l’ennemi le 24 février 1915 à la ferme de Beauséjour à Minaucourt ( Marne). 
Il était célibataire et habitait à Malzéville. Il sera décoré à titre posthume de la médaille militaire. 

Ruines de la ferme de Beauséjour


Un gendre du couple a combattu durant toute la guerre : 

Pierre Auguste Franck, né le 15 février 1880 à Zimming (Moselle), soldat dans plusieurs régiments d’artillerie de campagne. 
Il s’est marié avec Claire Marie Mougenez (fille aînée de Louis Fernand Célestin) en 1907 à Pont-à-Mousson.
Pierre Auguste meurt à  Pont-à-Mousson le 29 janvier 1924 à l’âge de 50 ans.

Je n’ai pas trouvé d’informations militaires concernant le deuxième gendre, Jules Bernard né le 30 janvier 1884 à Pont-à-Mousson. 
Il s’est marié avec Marguerite Héloïse Mougenez (deuxième fille de Louis Fernand Célestin) en 1909 à Pont-à-Mousson. 
Jules meurt à Pont-à-Mousson le 14 octobre 1957 à l’âge de 73 ans. 


La famille Mougenez a payé un lourd tribut durant cette guerre. 


Louis Fernand Célestin Mougenez meurt le 2 novembre 1933 à Pont-à-Mousson à l’âge de 78 ans. 

Il était veuf depuis 1923. 


11/11/2025

Tourisme des champs de bataille 5 - Mothers and widows pilgrimages


Sophie Strand à coté de la tombe de son fils Clarence au cimetière Americain de Thiaucourt


Environ 116 000 soldats américains sont morts pendant la guerre. Il a fallu décider des conditions de rapatriement des corps après les demandes répétées des familles des défunts.Le secrétaire à la guerre Newton D. Baker a fini par promettre aux familles que leurs morts seraient rapatriés sans avoir réfléchi aux difficultés que cela entraînerait. Un guerre éclata entre les partisans du rapatriement de la ligue Bring Home the Soldier Dead  et l’association de l’American Field of Honor qui était contre. 

Le président Wilson promulgue une loi en 1919 destinée à contenter les deux camps. Les familles pourront choisir entre laisser leurs morts dans un cimetière américain sur les lieux de combat ou leur retour aux États Unis. 

Au final, plus de 45 000 familles choisiront le retour ce qui obligera les autorités à organiser l’exhumation et le transport par bateau de milliers de cercueils avant de les diriger vers les villes de tout le pays. 

En 1929, le congrès américain autorise le secrétaire à la guerre d’organiser le pèlerinage vers les cimetières européens pour les mères et veuves des soldats dont le corps est enterré dans les cimetières américains. 

La plupart de ces femmes ne pouvant pas payer le voyage, la Gold Star Mothers’ Association fait pression pour que le gouvernement prenne en charge le voyage vers les lieux d’inhumation des soldats morts au combat. 

C’est 6693 femmes qui firent le voyage entre 1930 et 1933. 

Malheureusement la loi n’a pas tout prévu, une épouse ne pouvait pas emmener ses enfants sur la tombe de leur père par exemple. 

La discrimination raciale est aussi une source de problèmes, les femmes blanches voyageaient sur des paquebots de luxe alors que les afro-américaines faisaient la traversée à bord de vapeurs commerciaux. 

Les difficultés ont été considérables pour le Lieutenant Colonel Bartlett chargé d’accueillir, transporter, loger, nourrir toutes ces personnes dans le respect de leur chagrin, de leurs religions mais aussi de leurs demandes particulières. 

Il a méticuleusement organisé le programme. Il a organisé chaque détail du voyage. Escortées d'officiers de l'armée et d'infirmières, les pèlerines sont allées dans de nombreux sites touristiques majeurs pour les visiter, comme l'Arc de Triomphe à Paris, où elles ont posé une couronne sur la tombe du soldat inconnu. Elles se sont ensuite rendues aux cimetières et ont visité les champs de bataille et les monuments commémoratifs en plus de se recueillir sur les tombes de leurs proches.

Le 21 mai 1930, un premier groupe de 24 femmes arrivent à Thiaucourt  pour se recueillir sur les tombes de leurs enfants. Elles fleurissent les croix blanches de gerbes d’iris avant de reprendre la route pour Nancy. 


Pélerines - Place Stanislas à Nancy


Les jours suivants elles prennent part à différentes excursions en bus dans le secteur de Saint Mihiel avant d’aller visiter la maison de Jeanne d’Arc à Donremy. 

La deuxième délégation était attendue à Nancy le mois suivant. 


Auto car  de pélerines Americaines


Programme du 25 juillet au 8 août 1931

Pèlerinage d'Agnes Fraas, mère de Frank X. Fraas, Jr., soldat du 129ème régiment d'artillerie de campagne, 35ème division, tué le 7 octobre 1918. Il est enterré au Cimetière américain de Mihiel.


CIMETIÈRE DE ST. MIHIEL SECTION L GROUPE 3 

LES CHAUFFEURS DEVRONT PRENDRE CHAQUE SOIR AUPRES DE L'OFFICIER DE GROUPE LES ORDRES DEFINITIFS DU LENDEMAIN


Arrivée Paris - Gare des Invalides. 

Dimanche 26 juillet 

Matinée Église ou temps libre - Conférence avec le directeur. 

12H00 - 14H00 Déjeuner à l'hôtel 

14h30 Sacré-Cœur 

19h00 - 21h00 Dîner à l'hôtel 

Lundi 27 juillet 

Matinée libre

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel 

15h00 Départ en bus 

15h30 Cérémonie Arc de Triomphe 

Gold Star Tea, Restaurant Laurent 

19H00 - 21H00 Dîner à l'hôtel 

Mardi 29 juillet

10h00 Notre Dame

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel 

Après midi libre

19h00 à 21h00. Dîner à l'hôtel 

Mercredi 29 juillet

7 h 15 Départ de Paris via la Porte de Pantin (RN 33) 

10h00 Arrivée à Montmirail - Restaurant Hotel Vert Gallant Téléphone 17

11h00 Départ de Montmirail 

13h00 Arrivée à Chalons s/Marne - Déjeuner Hotel Mère-Dieu Téléphone 4 et 10

15h00 Départ de Chalons s/Marne 

17h45 Arrivée Verdun - Hotel Nouvelle, Téléphone 55.


Jeudi, vendredi, samedi 30 juillet et 1er août

Horaire local à organiser par l’officier accompagnateur.

Déjeuner au cimetière jeudi et samedi. 

Vendredi : Déjeuner à Nancy, Grand Hotel, 12h00 Téléphone 428. 

Tous les dîners à l'hôtel Verdun. 

(Une couronne de fleurs naturelles sera présentée à chaque pèlerin à son arrivée au cimetière.) Pendant cette période, l’officier accompagnateur organisera des visites à Montsec, Metz et à l’ossuaire de Douaumont - Fort Douaumont - tranchée des baïonnettes. 


Dimanche 2 août

7H30 Départ de Verdun via R.N. 

8h45 Arrivée à St. Menehould - Restaurant Moderne Hotel 

9h15 Départ de St. Menehould Via Suippes 

12h00 - 14h00 Reims - Déjeuner Hôtel Bristol Crystal Téléphone 15.08

14h15 Départ Reims 

16h15 Arrivée Chateau-Thierry - Restaurant Hostellerie du Bonhomme Téléphone 221

16h45 Départ de Château-Thierry. Via la colline 204 et Montreuil 

19h00 - 21h00 Dîner à l'hôtel, Paris.

Lundi 3 août

Matinée libre

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel

Après midi libre

19h00 à 21h00. Dîner à l'hôtel

21h00 à 23h00 Visite touristique de nuit. 

Mardi 4 août 

9h15 Départ pour l'exposition coloniale 

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel 

14h30 visite du tombeau de Napoléon 

19h00 - 21h00 Dîner à l'hôtel


Mercredi 5 août

Matinée libre 

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel 

14 h 15 Départ pour Versailles 

19h00 - 21h00 Dîner à l'hôtel, Paris

 Jeudi 6 août

9H00 Shopping ou temps libre. Magasin : Bon Marché

En cas de mauvais temps, des bus seront disponibles à l'hôtel à 8 h 45

12H00 - 14H00 Déjeuner à l'hôtel 

Après midi libre 

19h00 à 21h00. Dîner à l'hôtel. 

Vendredi 7 août

 9 H 30 Visite du Louvre ou temps libre 

12h00 - 14h00 Déjeuner à l'hôtel 

Après midi libre

19h00 - 21h00 Dîner à l'hôtel

Samedi 8 août 

Départ - Gare des Invalides. 


Par ordre du colonel Ellis : 

G. G. Bartlett Lieutenant-colonel de l'armée des États-Unis.






Tourisme des champs de bataille 4 - La croix des Carmes

Le bois-le-Prêtre construction du monument de la Croix de Carmes

Le télégramme des Vosges du 2 juin 1921. 

Au Bois Le Prêtre - La croix des Carmes

Les journaux ont annoncé que, le 31 juillet prochain , sous la présidence effective de M. Raymond Poincaré, ancien Président de la République, aurait lieu la cérémonie officielle de la pose de la première pierre du monument à élever sur l’emplacement de la Croix des Carmes, point culminant du Bois-Ie-Prêtre, qui domine la presque totalité du fameux champ de bataille lorrain, dont on a tant parlé pendant et après la guerre, et dont, chaque pouce de terrain fut disputé avec acharnement pendant plus de quatre années. 
Combien de nos compatriotes dorment là de leur dernier sommeil !!
Au cours d’un récent pèlerinage, renouvelé, sur la tombe d’un être cher, l’idée nous vient de visiter le Bois-le-Prêtre, afin de pouvoir donner quelques indications sur l’état actuel du champ de bataille, aux lecteurs du Télégramme qui désireraient assister à la future cérémonie, ou faire en ces lieux, à jamais historiques, une randonnée des plus intéressantes, sinon agréable. 
La gare d’arrivée, depuis Nancy, est Pont-à-Mousson. Dans une riante vallée, cette ancienne ville, traversée par la Moselle, n’a guère d’intéressant comme rue, que l’artère principale, qui va de la gare au cimetière confinant à la route de Mousson. On y trouvera la vaste place Duroc avec ses arcades antiques et où se trouve la maison des sept péchés capitaux, dont, une seule statue, il nous semble, reste debout, et, encore !! Sauf quelques-unes, les rues adjacentes sont étroites et, assez mal aérées. Cependant, les églises, l’hôpital Saint Martin, au style flamboyant, les établissements publics, le pont, provisoirement, restauré en bois, et certaines maisons particulières, méritent l’admiration des visiteurs. 
Un pèlerinage au cimetière de Pont-à-Mousson rappellera les exploits des hordes allemandes, qui n’ont, occupé la ville que pendant huit jours : caveaux et chapelles tumulaires écrasés par les obus. Au-dessus, le cimetière militaire très bien entretenu, et les tombes des victimes civiles de la guerre. 

Le monument de la Croix des Carmes

Pour se rendre au Bois-le-Prêtre, on prendra, la route de Pont-à-Mousson à Commercy, dont, l’aboutissement se trouve près de la gare. Le premier village est Montauville, situé à environ trois kilomètres de Pont-à-Mousson, mais cette localité en grande partie ruinée, et déjà bien restaurée, peut, n’être visitée qu’au retour. Un chemin rural, prenant à droite du pont, à environ un kilomètre avant, Montauville, conduit, au cimetière de cette localité. puis à quelque vingt mètres, au cimetière militaire annexe, dit, cimetière du chichir, où nombre de nos poilus ont été inhumés. 
De là, on domine la route qui conduit au Bois-le-Prêtre. Avant d’arriver à la forêt, à gauche du carrefour des chemins qui conduisent, l’un à Norroy, l’autre à Fey-en-Haye, se trouve l'immense cimetière du Pétang, dans lequel a été transportée la Croix des Carmes, pour la dérober aux soldats sauvés de la tourmente et aux excursionnistes désireux d’en détacher un morceau en guise de reliques ou de souvenir, geste évidemment pieux, mais qui devenait abusif alors que cette simple grande croix de bois était, déjà passablement déchiquetée par la mitraille et non gardée à son emplacement primitif. 
Du cimetière du Pétang, par le chemin de Norroy, il y a environ de 1500 à 2000 mètres pour arriver à la maison forestière du père Hilarion. C’est, dans ce site agreste et calme, parmi le bourdonnement des insectes et le chant des oiseaux, dans une atmosphère parfumée de l’odeur des arbres, que venait s’ébattre autrefois la jeunesse de Pont-à-Mousson, les dimanches et les jours de fête. Jamais sensation de paix plus intense ne nous pénétra, depuis l’orée de la forêt jusqu’à la maison forestière. Aucun bruit suspect dans l’immense forêt, qui fut un enfer il y a quelques années, mais on aperçoit déjà nombre d’arbres hachés par la mitraille, des trous d’obus, des postes de secours, des abris souterrains, des tranchées, des fils de fer barbelés, des engins de guerre encore sur place, etc. 
L’ancienne maison forestière, avoisinant l’historique fontaine où combattants français et boches, venaient puiser de l'eau, est presque totalement démolie, et non encore restaurée faute d’argent. Un vaste bâtiment en bois sert provisoirement d'abri au garde-forestier et à sa famille. Devant ce bâtiment, sous une véranda, est installé une sorte de musée renfermant des engins de guerre rouillés, trouvés dans les environs. 

La maison forestière du Père Hilarion

Le touriste est très bien accueilli à la maison forestière. Il y trouve d’ailleurs toutes sortes de boissons, mais jusqu’ici il devait se munir de victuailles. Au début de l'occupation par les boches, le garde étant mobilisé, sa jeune femme fut séparée de son petit enfant, et emmenée en captivité, où elle fut de longs mois sans pouvoir recevoir de nouvelles des siens. C’est, avec un sourire d’une tristesse infinie qu’elle raconte son odyssée. 
De la fontaine du Père Hilarion à l’emplacement de la Croix-des-Carmes, il y a encore environ 1500 mètres à monter, par un chemin rustique où les fils barbelés nous accrochent parfois au passage, si l’on n’y prête attention. Les années précédentes, on n’accédait à la Croix-des-Carmes que par le chemin indiqué sur partie du parcours et parmi les trous d’obus pour le surplus. Actuellement, une route créée par l’administration militaire mène droit au but. 
C’est durant ce trajet qu’on peut juger de la dévastation complète de la forêt, pas un arbre n’est vivant, tous mutilés et coupés à différentes hauteurs, ils soutiennent, pour la plupart, leurs branches sèches où pendent, encore parfois des lambeaux d’étoffe, etc., et auxquels bien entendu personne ne touche, car il y a danger de mort, comme de pénétrer sous bois. Le danger est, d’autant plus grand maintenant, que la nature reprenant ses droits, la broussaille reverdit parmi les arbres morts et voile le sol aux regards des chercheurs. Deux femmes furent tuées en 1920, par un éclatement de bombe produit par leur passage. 
L’emplacement de la Croix-des-Carmes où va être érigé le monument commémoratif de la reprise de cet endroit par nos braves poilus, n’est plus figuré que par un poteau muni d’une inscription et surmonté du drapeau français. 

Bois-le-Prêtre 1919



De ce point de vue, on aperçoit, à l’est, la côte de Mousson et la vallée de la Moselle ; sur le versant ouest. c’est le fameux Quart en réserve complètement haché, en face duquel, au fond du ravin, sont les cagnas et villas d’officiers boches, des cimetières boches et français-allemands, à proximité de la route conduisant de Fey-en-Haye à Norroy, village complètement en ruines, puis vers Metz. 
D’autres centres du champ de bataille sont aussi intéressants à visiter, notamment le Gros Chêne près de Fey-en-Haye, situé à environ deux kilomètres de l’emplacement de la Croix-des-Carmes, mais il faudrait longer le Quart en réserve, parmi les trous de marmitages et les excavations dangereuses, sans chemin frayé. Il nous semble que le plus simple serait de revenir sur ses pas jusqu’au cimetière du Pétang, puis de prendre la route ou tranchée de Fey. Dans ce parcours, on rencontre divers postes de secours, le charnier et plusieurs abris encore intacts, pour revenir en des chemins peu faciles, vers Montauville, par les sources et la Fontaine des Cerfs. Ceci n'a d’ailleurs plus qu’un intérêt secondaire, car les tombes éparses, ainsi que les cimetières du Gros-Chêne, de l’auberge Saint-Pierre ont été relevés et les corps transportés au vaste cimetière du Pétang. 
Il nous semble qu’une journée ne suffirait pas pour visiter le tout, et les indications brèves que nous donnons sont loin d’être complètes, tout en présentant aux personnes désireuses d’aborder ce champ de bataille mémorable, les plus utiles renseignements.