29/09/2025

Les martyrs de Vandières 3 -Les coupables allemands


L'est républicain du 27 mars 1924.

Comment Von Kayser fit assassiner les otages de Vandières

Le major Von Kayser, du 65ème régiment d'infanterie allemand, que le conseil de guerre de Nancy vient de condamner à mort par contumace, est bien connu dans la région de Pagny-sur-Moselle, où il exerça au début de la guerre les fonctions de commandant d'armes. 


Il incarnait le vrai type du « soudard ». De taille moyenne, trapu, il était d'une laideur peu commune. Avec ses petites moustaches « poil de carotte », ses lunettes d'écaille, sa tête carrée, on eut dit une véritable caricature, un de ces boches comme on en voyait jadis dans les jeux de massacre. 

Il ne parlait aux notables de Pagny, de Vandières et des villages voisins que le revolver à la main et en les menaçant constamment de les faire fusiller. M. l'abbé Jules-Pierre Mamias, qui devait être sa victime, 

était né à Jarny le 23 septembre 1866. Successivement professeur, puis économe au petit séminaire de Pont-à-Mousson, il devint aumônier du couvent de la Nativité, puis fut nommé en 1907 curé de Vandières. M. l'abbé Mamias, qui resta pendant douze ans à Pont-à-Mousson, était très connu dans cette ville. Ses fonctions d'économe du petit séminaire le mettaient d'ailleurs en relations avec de nombreux commerçants. C'était un prêtre renommé pour sa vive intelligence. 


Le 30 août 1914, les Allemands occupèrent le village de Vandières. Aussitôt, le maire, M. Pinot, le curé Mamias et quatre notables furent appelés à Pagny. Un capitaine leur fit savoir qu'ils seraient gardés comme otages pendant 24 heures pour être ensuite remplacés par d'autres, et que le maire et le curé rentreraient à Vandières pour y maintenir l'ordre. A chaque échange d'otages, il y avait des difficultés. Pour les aplanir, M. le curé Mamias se rendit à Pagny et vit pour la première fois, le 2 septembre, le major Von Kayser. Il lui affirma que la population de sa paroisse était pacifique et il se porta garant qu'il n'y aurait aucune agression. Bref, il parvint à obtenir la suppression des otages. Le 3 septembre, le major le fit appeler à Pagny. Dans son journal qu'il tenait au jour le jour, M. l’abbé Mamias faisant allusion à cette entrevue écrivit ; « Il s'agissait simplement de me faire parler, sans doute pour m'étudier et s'assurer que j'avais dit vrai la veille. » 

Appréciant le major Von Kayser, il le jugeait avec la plus grande perspicacité ; « Un homme dont on peut tout espérer et dont on peut tout craindre, capable de générosité et capable aussi des plus cruelles atrocités. » 

Von Kayser poussa l'hypocrisie jusqu'à inviter l'abbé Mamias à venir chez lui le 4 septembre avec le révérend-père Deibler, qui administrait la cure de Pagny. Les désirs de von Kayser étant des ordres, l’abbé Mamias dut s'y conformer à contre-coeur. 

Von Kayser fit le bel esprit, joua au galant homme et l'entretien terminé, il déclara dans son entourage que l'abbé Mamias était dangereux et qu'il fallait songer a s’en débarrasser.  « Cet homme est trop fin, disait-il, que pour être curé d'un petit village comme Vandières. Il y a du louche là-dessous. Il a été placé là par son gouvernement pour faire de l'espionnage » 

Ce Von Kayser voyait des espions partout. Chaque fois que l'artillerie française plaçait quelques obus sur la gare de Vandieres, il s'écriait que des habitants faisaient des signaux ou possédaient des téléphones dissimulés dans leurs caves. Quand les convois allemands passaient sur la route de Villers-sous-Prény, ils étaient aperçus de Mousson et nos observateurs les signalaient à l'artillerie, qui tirait aussitôt. Von Kayser prétendait que pour tirer avec autant d'à-propos, les artilleurs français étaient guidés par un téléphone secret. 

Le 25 septembre, des projectiles ayant atteint l'ambulance de Vandières, von Kayser donna libre cours à sa fureur. Il fit arrêter le maire, M. Pinot, chez qui on perquisitionna, puis on le remit en liberté. A la suite d'un long conciliabule avec un capitaine allemand, Von Kayser fit emmener, le 28 septembre, à Pagny, l'abbé Mamias et quatre autres habitants ; M. François Durand, M. Fayon, cultivateur; MM Eugène Poussardin, 20 ans, et Marcel Périllat, 19 ans, garçons de ferme. 

Ils passèrent la nuit dans une salle du patronage, gardés par des soldats, baïonnette au canon. 

Le lendemain matin, c est-à-dire le mardi 29 septembre, on les fit monter en charrette. 

On les vit passer à Arnaville, encadrés par des soldats. M. l'abbé Mamias lisait son bréviaire. 

Où allez-vous ? lui cria un habitant qui le connaissait. Il fit comprendre par gestes qu’il n’en savait rien.

A un kilomètre, la voiture s'arrêta. Les otages firent à pied quelques centaines de mètres et arrivèrent ainsi près du peloton qui avait été commandé pour l'exécution. 

Que se passa-t-il alors ? Les Allemands avaient éloigné des champs environnants les quelques travailleurs agricoles qui s'y trouvaient. Seul, un enfant grimpé sur un arbre pour y cueillir des fruits fut le témoin caché et terrorisé de ce drame. 

Les garçons de culture voyant qu'on allait les fusiller esquissèrent une courte résistance.  Ce fut une véritable tuerie. Les Allemands tirèrent aussitôt sans bander les yeux de leurs prisonniers, sans attacher ceux-ci a un poteau.  

M. l'abbé Mamias fut achevé à coups de crosse et à coups de pied. Quand on l'exhuma on constata en effet que son crâne était fracassé et ses membres brisés. Les soldats du peloton d'exécution creusèrent une grande fosse. Une colonne d'artillerie étant survenue, ils se cachèrent, puis, restés seuls, ils achevèrent leur sinistre besogne. Le lendemain, des enfants d'Arnaville trouvèrent la tombe toute fraîche, et ils ramassèrent des images ensanglantées tombées du bréviaire de M. Mamias. 

Von Kayser, à qui incombe la responsabilité de ce crime, ainsi que l'a établi M. Fressard, commissaire de police mobile, au cours de son enquête, devait comparaître devant la cour de Leipzig. 

Très inquiet, il avait même écrit à Pagny-sur-Moselle pour retrouver des prisonniers de guerre français dont il se flattait d’avoir adouci la captivité. 

Avait-il des jours de férocité et des jours de clémence ? 

La France ayant retiré ses dossiers a Leipzig en présence de la partialité révoltante des juges allemands, les crimes de von Kayser ont, dans ces conditions , été soumis au conseil de guerre de Nancy. 

Le féroce soudard accueillera certainement avec un ironique sourire la nouvelle de la condamnation prononcée contre lui. Etant en Allemagne à l'abri de tout châtiment corporel il lui importe sans doute peu d'être flétri devant l'histoire et devant l'humanité. 


Les martyrs de Vandières 2 - Lettre du Docteur Maillard


L’est républicain du 30 octobre 1919. 

Qu'on extrade l'assassin de Bayonville. C'est le commandant von Kayser 


C'est le commandant allemand von Kayser, de la commandanture de Pagny-sur-Moselle, qui a fait arrêter l'abbé Mamias, curé de Vandières, MM. Fayon et Durand, deux enfants de l’assistance publique, âgés de 19 ans, et un enfant de 15 ans, le jeune Dauzat, de Villers-sous-Prény. 
Les malheureux, comme nous l'avons dit, furent emmenés en voiture sur la route d'Arnaville à Bayonville et furent fusillés, dans un champ en bordure de la route, puis inhumés sur place. Des soldats du peloton d'exécution se vantèrent d'avoir écrasé à coups de bottes la tête du vénérable abbé et d'avoir dépensé l'argent trouvé sur les victimes. Une forte somme fut volée sur l'abbé. 

Le 7 février 1919, le docteur Maillard a adressé la lettre suivante à M. le préfet de Meurthe-et-Moselle : 

Monsieur le Préfet, 
J'ai l'honneur de porter à votre connaissance les faits suivants qui m'ont été rapportés lors de ma récente visite à Pagny-sur-Moselle, par des habitants qui y sont restés avec les Allemands, jusqu'en septembre 1918. A cette date, ils avaient été évacués, en Belgique, à la suite de bombardements des alliés. 
Au commencement de septembre 1914, le commandant allemand von Kayser, du 65ème régiment d'infanterie, dirigeait la commandanture des localités de Pagny-sur-Moselle, Vandières , Norroy et Arnaville, et a occupé ce poste jusqu'en janvier 1915. 
Après avoir fait déménager les maisons abandonnées par leurs propriétaires, et transporter leurs mobiliers en Allemagne, sans oublier la mienne, s'être livré à des orgies avec ses officiers en vidant les caves, ce soudard appliqua le régime de la terreur aux malheureux habitants. 
Pendant chaque bombardement de la gare de Pagny, des habitants désignés chaque matin, le maire en tête, devaient aller monter dans des wagons disposés sur une voie spéciale, et y passer 2 ou 3 heures. Chaque localité devait envoyer journellement trois otages qui étaient enfermés à la mairie de Pagny, et menacés d'être fusillés, Il ne s'adressait jamais aux autorités locales que le revolver à la main.
L'exhumation de ces malheureux a eu lieu sur le territoire de Bayonville, en présence des parents et de M. Bégrund, adjoint au maire. L'identification a été faite par le médecin-major de 1ère classe Maillard, de Pagny-sur-Moselle, qui a remis les restes des six victimes aux familles. 

Il fit fusiller sur la route d'Arnaville à Bayonville, trois habitants de Vandières : 

l'abbé Mamias, MM. Durand et Fayon, et deux enfants de l'assistance publique. Ils sont enterrés dans un champ en bordure de la route nationale. 

Avant son arrivée à Pagny, en août 1914, c'est lui également qui fit fusiller à Jarny, douze habitants, le maire et le curé Vouaux. 

Je viens vous demander, monsieur le préfet, de bien vouloir communiquer à la commission d'enquête, chargée de relever les crimes des Allemands en pays envahis, le nom de ce sinistre bandit, le commandant Von Kayser, du 65ème régiment d'infanterie, et de faire réclamer son extradition par la commission d'armistice qui le livrera à la justice française, en vue de l'expiation de ses crimes. 


Dr MAILLARD. 



Paul Maillard (1870~Arnaville - 1956~Pagny-sur-Moselle) médecin major de 1ère classe, 2 citations lors de la première guerre mondiale, décoré de la croix de guerre et chevalier de la légion d’honneur en 1919. 


Ce jour là. Il y a 111 ans mourraient les martyrs de Vandières - 1 L'exhumation des corps

 


L’est républicain du 29 octobre 1919

Les martyrs de Vandières - Ils y ont été inhumés mardi au milieu d'une grande émotion.  

Le 21 septembre 1914, au matin, M. l'abbé Jules Mamias, curé de Vandières, et plusieurs de ses concitoyens, furent brutalement saisis par les Allemande et conduis du côte de Bayonville. Là, dans un champ, à cinq mètres de la route, on leur fit creuser leurs fosses et on les fusilla.  
Lundi, on a exhumé les corps de M. Mamias, de M. Fayon, âgé d'une soixantaine d'années, de deux jeunes gens de vingt ans, Perillat et Poussardin, et on les a ramenés à Vandières pour y être inhumés. 
Cependant le corps d'un autre malheureux, M. Durand, originaire, lui aussi, de Vandières, était laissé à Bayonville, tandis qu’on ramenait, à Villers-sous-Prény la dernière victime de cette journée terrible, un enfant de quinze ans, le jeune Daussart.  



La translation au cimetière de Vandières des restes des infortunés a eu lieu mardi matin, sous un ciel gris et morne, un de ces vrais temps de Toussaint qui donnent à notre Lorraine, tant d'austère mélancolie. 
Vandières était, on le sait, un village de l'extrême front ; il a été cruellement abîmé. Nombreuses sont encore ses demeures qui ne sont plus que des ruines informes. 
Cependant on y travaille avec une ardeur admirable dans une volonté de revivre qui ne recule devant aucun obstacle. 
Lorsque nous arrivons à Vandières par le premier train du matin, des prisonniers allemands vaquent, ça et là, au déblaiement, sous la surveillance de tirailleurs algériens ; d'autres conduisent de hauts véhicules attelés de trois mulets de front.

A l'église 
L'église de Vandières. qui s'élève au milieu de l'ancien cimetière et qui jadis était riche et coquette, montre maintenant l’affreuse tristesse de ces fenêtres béantes. 
Trois bières ont été dressées. L'une dans l’avant-choeur, recouvre le corps de l’abbé Mamias, et porte le calice, la barrette et l'étole, signe de pouvoir sous les armes. 
Quelques bouquets ont été offerts aux pauvres victimes.
Tout le village est rassemblé, et des grands mères en noir ont les larmes aux yeux.
La plupart des prêtres du doyenné ont pris place autour de l’autel, et la haute t le de M. le vicaire général Barbier s'incline aux instants liturgiques. 
Avant l’absoute, M. le chanoine Zinsmeister, curé-doyen de Saint Martin de Pont-à-Mousson, monte en chaire ; il retrace la vie et les mérites de M. l’abbé Mamias. 
Celui-ci avait été 16 ans économe au petit  séminaire de Pont-à-Mousson, d'où il fut nommé à Vandières en 1907, un ecclésiastique d'une grande piété, sage et érudit. Il succédait à Vandières à M. l'abbé Peignier, lui même successeur de M. l'abbé Maitre-d'Hôtel, qui fut pendant 32 ans desservant de la paroisse. 
L'orateur sacré a ensuite commenté la célèbre parole du Tortullien : « Le sang  des martyrs est de la semence de chrétiens » 



Au cimetière 
Puis le cortège sa forme, pour se rendre au cimetière situé à quelques centaines de mètres de l'église. 
Il faisait froid, malgré de timides rayons de soleil. Les cercueils étaient portés a bras, sur des brancards improvisés, par des hommes du pays. 
On s’en fut lentement aux accents du « Miserere ». Vandières laissait voir ses pans de murs roussis par la mitraille. On se sentait profondément étreint devant tant de  désolation et tant de deuil. 
Enfin, on arriva à la nécropole, en pleins champs, au centre d'une âpre terre de bataille. Il s'y trouve de multiples sépultures  allemandes. 
On bénit une dernière fois les restes de M. l'abbé Jules Mamias, ceux de ses humbles compagnons de supplice, et M. Bertrand-GiIlet, ancien conseiller d’arrondissement prononça un discours. 
On réunit encore au curé fusillé de Vandières, les ossements de ses prédécesseurs, MM. Peignier et Maître-d'Hôtel. 
Dans le village, qui gardera pieusement le souvenir de ses otages morts pour la France, les prisonniers allemands prenaient maintenant leur repas dans leur cantonnement, derrière les fils de fer. 
L'un d’entre eux, élégant, sans doute quelque scribe, regardait du premier étage passer la foule. 
Et les braves gens de Vandières, après avoir déposé leurs habits de cérémonie se disposaient déjà à continuer leur rude besogne. 
Il y a encore tant à faire dans cas malheureux pays saturés de projectiles ! Tout le monde est à peu près rentré, mais on craint pour l'hiver, dont on sent déjà les rigoureux prodromes. 
Ne nous plaignons pas à Nancy en comparant notre sort à celui de nos amis des pays libérés et multiplions nos efforts à leur égard. Ils le méritent.  


25/09/2025

Ce jour là. Il y a 110 ans mourrait Émile Ernest Mathis

Rue Magot - Ferme Brouant la plus haute à gauche

Qui était Émile Ernest Mathis ? 

Il a certainement été le garçon le plus haï des habitants de Vandières pendant plusieurs mois voire plusieurs années. 


Il est né le 25 juin 1894 au domicile de ses parents, rue du cheval blanc à Nancy.

Son père, Charles est un petit malfaiteur, voleur,  trafiquant et braconnier. 

Il est connu des services de police depuis plusieurs années quand lui est retiré l’autorité parentale sur ses 7 enfants. C’est malheureusement trop tard car ses trois fils aînés, Charles, Jules François et Alexandre Léon, ont déjà suivi ses pas. Charles Mathis fils, 37 ans, titulaire de 26 condamnations finira par tuer un militaire polonais attablé à une terrasse de la rue Lafayette à Nancy. 

Charles Mathis père mourut seul en 1911, âgé de 52 ans, à Nancy à son domicile rue de la hache.


Sa mère, femme au foyer gère difficilement le quotidien de cette famille et abuse de l’alcool. Elle séjourne régulièrement en prison. 

Elle ne sait pas grand choses de la vie d’Emile quand elle est interrogée à ce propos en 1912.

Elle meurt à Nancy en 1938 à l’âge de 80 ans. 

Les journaux de l’époque relatent régulièrement les forfaits de la famille Mathis. 


Émile est placé dès l’âge de deux ans dans différentes familles mais c’est à l’âge de 17 ans que son parcours chaotique le mène à Vandières.  


Il est placé comme garçon de ferme chez Jules Édouard Brouant, rue Magot (actuelle rue Saint Jean) en novembre 1911. 

Jules Édouard et sa femme Marie Blaisine Appoline Thiery logent leurs domestiques et Thérèse Rouyer, âgée de 80 ans. Thérèse, veuve de Pierre Thiéry depuis 1900, est la mère de Marie Blaisine Appoline. 


Le 11 janvier 1912, profitant de l’absence du couple Brouant en visite à Bezaumont, Émile Mathis vide plusieurs bouteilles de vin. Il lui vient alors l’idée de voler de l’argent dans le coffre fort de son employeur. Il déplace le coffre de la maison vers la grange et essaye de l’ouvrir à coups de hache. Malheureusement pour lui le coffre résiste et il n’arrive qu’à extraire que quelques pièces d’or pour un montant de 500 francs. 

Il est surpris par madame Thiéry attirée par le bruit et la frappe à plusieurs reprises la tuant à coups de talons dans la tête.

Il s’enfuit très rapidement vers Pont-à-Mousson en suivant les vignes mais est remarqué par plusieurs habitants de Vandières.

Le corps est trouvé par madame Constance Honnorat, voisine des Brouant et l’alerte est vite donnée. 

Émile est finalement arrêté à Pont-à-Mousson alors qu’il essayait d’acheter des habits au magasin Au bon diable, situé sur la place Duroc. 

Il est placé en prison en attendant l’avancée de l’enquête après qu’il ait reconnu les faits. Il est extrait de la prison le lendemain du meurtre pour être amené à Vandières. Le juge Renaudin lui demande de réitérer ses gestes et lui pose de nombreuses questions. l'enquête se poursuit avec l'audition des temoins.


Le 5 juin 1912 commence son procès à Nancy. Après avoir écouté l’accusé et les témoins, le président écoute le réquisitoire de l’avocat général et la plaidoirie de Maître Jacob, avocat de la défense .

Après 25 minutes de délibération, Émile Mathis est reconnu coupable mais étant mineur et ayant agit sans discernement il est envoyé à la colonie correctionnelle d’Eysses dans le Lot et Garonne. 


Il n'en sort que pour effectuer son service militaire au 146ème régiment d’infanterie, caserne Maréchal Ney à Toul. Il s’y trouve toujours quand est décrété la mobilisation générale le 2 août 1914. 


146ème RI à Toul en 1914

Il prends part aux combats des Flandres, de l’Artois et de Champagne.

Une seconde bataille de Champagne est décidée par Joffre avec l’espoir de relancer la guerre de mouvement. 

Après plusieurs jours de tirs d’artillerie, l’attaque commence le 25 septembre 1915 à 9h15. 


Émile Ernest Mathis est tué a l’ennemi lors de l’attaque pour la reprise du bois de la demi lune. Il est alors sergent à la 7ème compagnie. Le régiment perds ce jour là 25 officiers et 528 hommes tués, blessés ou disparus.

Ferme de Maisons en Champagne pendant et après la guerre

Il est déclaré mort pour la France le 25 septembre 1915 à 16 heures à Maisons de Champagne par acte du 16 octobre 1915 fait à Dommartin-sur-Yonne (Marne) par l’officier d'état civil d’après les déclarations du caporal Auguste Coton et du soldat Léon Simoneau de la 7ème compagnie. 


C’est peut-être la seule fois dans sa courte vie où il a réussi à s’intégrer à un système social et à gravir des échelons lui permettant d’être nommé sergent.

Les habitants de Vandières n’ont certainement jamais su que celui qui a été le tueur de leur village avait donné sa vie pour libérer le sol français de l’occupant et leur permettre de retrouver leur liberté. 


Cimetière provisoire du Ravin de Marson où Emile Mathis a dù être enterré



20/09/2025

Incident dans le train


L’est républicain du 29 juin 1909.

Incident dans le train.

Dimanche soir, le mécanicien du train 12–18 en station à la gare de Vandières, voulant remettre son train en marche, s’aperçu que ses freins restaient bloqués.
Après une minutieuse visite des wagons, il découvrit que l’un d’eux, un wagon allemand, avait son signal d’alarme tiré. 
Le compartiment ouvert, M.  Dussouillez, chef de gare, trouvait étendue sur la banquette une femme ayant perdu toute connaissance. Un voyageur qui s’est trouvé dans ce compartiment avait donné l’alarme.
M.  Dussouillez prodigua à la malade les premiers soins et la ranima à l’aide de cordiaux qu’il était allé chercher chez lui.
La malade remise de son indisposition passagère, le train reprenait sa marche avec quelques minutes de retard seulement. 
François Victor Dussouillez est né le 4 octobre 1858 à Mignovillard (Jura). 
Il est employé à la compagnie de l’est à Vittel (Vosges) quand il se marie avec Elisabeth Philomène Olivier, le 1er septembre 1888 à Ney (Jura). La mariée est née le 15 février 1858 à Loulle (Jura).
Il exerce à Luneville avant de venir à Vandières vers 1908. 
La famille habite à la gare.
Le couple a une seule fille, Eugènie Victorine née en 1893 à Is-sur-Tille (Côte d’Or). 
Elle se marie avec Pierre Magnin, négociant, le 4 mars 1919 à Vandières. 
En 1921, les deux familles habitent rue des fossés à Pont-à-Mousson. 
François Victor meurt à son domicile le 9 février 1928 à l’âge de 69 ans. 



16/09/2025

Nos villages Lorrains Nº181

 

SOMMAIRE DU N° 181

COUVERTURE AVANT: PAGNY-SUR-MOSELLE - Le passeur sur la Moselle

COUVERTURE ARRIERE : VILLERS-SOUS-PRENY - Fontaine, rue du Bois-le-Prêtre


PAGNY-SUR-MOSELLE

181/03 L'ancien député Louis Rehm

181/20 À propos du ministère de l'abbé Deviot

181/25 Conséquences du rude hiver de 1893

181/34 La mobilisation générale


PRÉNY

181/12  Changement des gardes champêtres en 1900

181/19 Les fleurs de lys du corps de garde

181/25 Réfugiés en Haute-Garonne


ARNAVILLE

181/32 La dernière journée du capitaine


BAYONVILLE

181/25 Retour au village en 1919

181/30 Mort à Haumont


ONVILLE

181/09 Vente d'antiquités en 1891

181/25 Exploit de chasse


VANDELAINVILLE

181/04 Un accident à la carrière

181/05 Nicolas Hubert Labriet, maire 1849-1862


VANDIÈRES

181/10 Les vélocipédistes et le tambour

181/14 Louis Morel

181/26 Un mutilé médaillé

181/28 Un bulletin de la Grande guerre


VILLERS-SOUS-PRENY

181/35 Le Bon Grain 1907


ARRY

181/08 Mort d'une mendiante en 1825


ABONNEMENTS: Chèque postal ou bancaire libellé et adressé à MAISON POUR TOUS -

54530 Pagny-sur-Moselle

TARIFS: 5 euros le numéro. 36 euros par abonnement postal, 20 euros par distributeurs ou dépositaires

FONDATEUR/ ÉDITEUR : « MAISON POUR TOUS » 11 E Rue de la Victoire 54530 Pagny-sur-Moselle

IMPRIMEUR : Régie industrielle des établissements pénitentiaires - 77000 Melun

DEPOT LEGAL : N° 435 - 4° trimestre 2025 - ISSN 1288-2348